observatoire en roseaux

Immuablement, sur la saline de Sarzeau, après la période de couvaison , la période de naissance suit  pour certaines espèces, comme l’avocette  .

Ceux qui sont venus ces jours ci sur le marais ont pu se rendre compte que des poussins occupent tout l’espace et nous semblons peu acceptés par les parents qui « braillent  »  !

Cependant il faut bien comprendre que le site est anthropique à la base et que le lieu leur convient parce qu’aménagé par l’homme , les oiseaux, à force, vont donc s’habituer à la présence humaine .

J’aime également que l’on comprenne que dans la nature tout est inter-relié et que l’on a trop tendance à cloisonner les espaces ( et les esprits !)  , c’est à dire que l’on va mettre l’homme d’un côté et la nature de l’autre .

Pourquoi ne pas envisager que la nature à besoin de l’homme ( puisqu’il est convenu que l’inverse est vrai ! ), pour diversifier les espaces ou les maintenir en équilibre par une exploitation ou utilisation raisonnée .

Des espaces , bien sur, n’ont pas besoin d’interventions  ( océans, forêts primaires, …) et dans ceux ci,  il faudrait limiter l’ empreinte humaine , mais à moins de réduire drastiquement la population d’hominidés ! pourquoi ne pas envisager de travailler en harmonie avec la nature et de lui montrer que nous sommes aussi une espèce animale faisant partie de la biodiversité et permettant la création  d’une  variété d’espaces profitables à une variété d’espèces .

A titre d’exemple, il me semble que la saline est représentative, mais cela est pareil pour un agriculteur biologique qui aura des prairies naturelles et des haies séculaires . Si l’agriculteur ne gère plus l’espace, la nature ayant horreur du vide , va le combler pour tendre vers l’équilibre ( le climax ), et avant que le milieux ne soit transformé en forêt, type « primaire « , la biodiversité risque d’être moindre qu’en présence humaine .

Bref, on a tous conscience de l’effet , assez souvent négatif, des activités humaines sur la nature, mais au lieu de se flageller et d’estimer que nous n’avons pas notre place dans la nature ( quitte pour certain à espérer la disparition des hommes ! ou d’extraire de grands espaces de toutes activités humaines  et les mettre « sous bulle », en réserve intégrale  ), rapprochons nous d’elle et réintégrons l’homme dans la nature .Faisons corps avec elle , re-marions nous avec elle .

Désolé, je m’emporte !

Je disais donc beaucoup de naissances sur la saline :

des avocettes ( une centaine de jeunes ont vu ou verront le jour )

Des petits gravelots ( qui ont souffert de la pluie et du froid : 2 jeunes morts de froid ! )

A noter que cette année , j’ai dérogé à mon habitude d’attendre que les oiseaux s’habituent à l’homme ( on a tous nos contradictions ! ) et j’ai réalisé un observatoire rudimentaire en roseaux .Accessible à tous il permet,  si l’on est calmes , patients et un peu chanceux de voir

de plus près nos emplumés favoris .

Voilà quelques images réalisées uniquement de cet endroit ( plutôt le matin !):

Héron cendré en vol

Colverts mâle et femelle

gallinule poule d’eau

reflet d’échasse ( 20 couveuses sur la saline , mais pas encore de poussins ).

 

et spatule :

Du coté de la vasière une grosse population de sternes pierregarin s’installe et donne une véritable énergie au marais, du fait de son incessant babillage et son  excitation .

C’est un des plus beau cadeau qu’elles puissent me faire car j’étais un peu « orphelin » de celles de St Armel !

Et pour finir en beauté, j’ai trouvé sur mes digues d’argile, lentement colonisée par des herbes pionnières, deux papillons splendides qui signalent par leurs couleurs vives,  aux éventuels prédateurs, qu’ils sont toxiques :

écaille martre

 

écaille fermière

A plus  !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saline animée !

Je m’attendais dans ce site grandiose à voir s’installer une faune très riche , mais cette année ,  seulement 3 ans après la rénovation, je suis subjugué et ravi par la force de résilience de la nature .

Les micro-organismes en se développant très vite, ont attiré une avifaune variée et nombreuse .

Imaginez qu’en 2016 aucune échasse blanche ne nichait sur le marais ( qui avait des niveaux d’eau trop fluctuant et une faune benthique réduite )et au moment ou je vous écrit ces mots 56 échasses s’y installent !!

Cela ne se fait pas sans cris et heurts car se sont des oiseaux particulièrement bruyants, surtout au moment des amours ! les bagarres sont fréquentes , mais avec leurs grandes pattes et leur allure gracile,  cela ressemble à un ballet de danseuses étoiles

Plus lourds mais pas moins nombreux,  sont les tadornes qui ont également mauvais caractère mais semblent fortement apprécier le marais salant :

Une cinquantaine d’avocettes leur tient compagnie et couvent leurs œufs depuis au moins 15 jours ( naissances dans moins de dix jours pour la plupart des couples  et une naissance  précoce aujourd’hui de 4 petits ), ce qui est également le cas du petit gravelot,

par contre les canetons de colverts sont déjà nés et passent très souvent devant l’observatoire en roseaux que j’ai confectionné .

Pour l’instant deux familles sont visibles et totalisent 23 petits .

Les linottes mélodieuses , cisticoles, fauvettes grisettes, rousserolles investissent aussi les haies et arbustes des digues .

Lorsque les conditions climatiques le permettent , je pratique aussi , un peu d’apiculture avec les abeilles de la saline et cette fois je vous montre brièvement le changement de ruche pour une colonie d’abeille mellifère .

Les abeilles sont parfois , mais en petite quantité, consommées par des reptiles basés au pieds des ruches et sur le sentier d’accès ( sur les troncs d’arbres abattus ), les lézards verts :

Le mâle a la gorge bleue au printemps,soyez vigilant si vous voulez l’ admirer ainsi qu’un autre lézard fréquentant la saline dans les zones ensoleillées : le lézards des murailles bien connu car vivant près des habitations et auxiliaire des jardiniers .

Bref , vous comprenez qu’il est impératif que vous veniez constater la richesse du lieu , d’autant que le printemps est éphémère …