Archives de catégorie : Nouvelles fraîches

Paludier triste !

Cela est certainement très surprenant, mais le paludier qui se croyait un peu asocial , se trouve  mélancolique devant l’absence de présence humaine sur la saline !

Certes la vie animale est venue en grand nombre m’apporter du réconfort , mais elle a beau pratiquer les plus belles danses , entonner les plus beaux chants , ou s’enlacer avec la plus grande tendresse , je reste un peu orphelin de mes amis bipèdes  .

Il me manque ces échanges sur le marais avec ceux  de mon « espèce ». Ceux qui parviennent, en regardant les trésors de la saline, à faire briller leur regard , de sorte que les  étincelles que j’ entrevois dans leurs yeux  illuminent les miens en retour .

Alors pour atténuer cette impression de manque et peut être pour transporter certains visiteurs virtuels dans la magie du printemps sur le marais , je vous envoie quelques images …

A marée haute :

Comme vous pouvez peut être le constater, il y a beaucoup d’oiseaux sur le marais , certains migrateurs de passage, comme la spatule toute ébouriffée :

ou en train de passer, comme me l’a fait remarquer mon fils Elwyn, le « détecteur de métaux « , pour attraper en l’occurrence des crevettes menues :

D’autres migrateurs en transit sont tout aussi beaux, telles ces barges à queues noires arrivées dès l’automne et changeant de plumage jusqu’à s’empourprer:

ou ces courlis corlieux, que l’on nomme aussi les avrilleaux, car ils passent souvent en avril :

Mais bien sur un marais salant, n’aurait pas d’âme si mes jolies demoiselles noires et blanches , n’y venaient pas élever leurs petits .

Cette année , on peut dire que les avocettes  ne se sentent pas obligées de respecter les gestes « barrières  » car elles se sont regroupées  en masse ! près de 160 !

très bruyantes , elles se chamaillent pour profiter, les premières, des petits îlots que j’ai confectionné cet hiver :

Tous les ans j’assiste aux même scènes splendides et peut être suis je un peu redondant et lassant, car je vous relate les mêmes événements , cependant je ne m’en lasse pas et donc j’espère que vous aussi !

Voila donc la parade de l’avocette :

Le mâle tourne autour de la femelle docile en l’aspergeant d’eau pendant de long moment :

puis finalise et termine par un petit bisous  :

 

Lorsque le couple est soudé, il faut trouver un lieu pour construire le nid douillet :

Arrivées un peu plus tard sur le marais ( elles viennent de plus loin : Afrique ), les échasses paradent de façon identique mais  sont vraiment les plus gracieuses avec leurs très longues pattes  :

 

 

et le bisou final est vraiment classe !

Une autre copine à plumes, la mouette rieuse,  vient nicher elle aussi et on peut vraiment comprendre l’expression  » se voler dans les plumes  » alors même qu’elles n’ont pas a subir les contraintes du confinement !…

Bon encore une fois ,  j’espère que vous supportez tous les contraintes actuelles et que ces quelques nouvelles de mon lieu de travail vont vous aider à rêver …

Une dernière chose, toutes les photos et vidéos ont été réalisées des nouveaux observatoires en roseaux que j’avais confectionné pour vous .

Bientôt , le confinement terminé, vous aurez le loisir, si vous le souhaitez, de vous « enfermer » dans ces espaces pour admirer le peuple libre .Peut être les poussins seront ils nés, espérons qu’ils ne soient pas envolés …

 

Révons aux oiseaux libres !

Bonjour à tous !

Il y a bien longtemps que je n’avais pas dit un petit mot , des problèmes informatiques ( mon appareil photo n’est plus reconnu par mon ordi !) et le méchant virus ( pas informatique lui !) ne m’ont pas aidé .

Mais comme la vie animale sur la saline  se contrefiche de notre situation ( ou alors s’en réjouie), il se passe des choses merveilleuses  que j’étais impatient de vous montrer .

Grace à Elwyn ( qui viens d’avoir un appareil photo , reconnu lui, par l’ordi ), vous allez pouvoir voir quelques images ( faites avant le confinement ) , mais j’ai vraiment hâte que vous veniez voir tout cela de vos propres yeux .

Tout l’hiver a vu un nombre impressionnant de sarcelles d’hiver  ( de 100 à 250 )venir fouiller la vase de la saline à la recherche de graines ( surtout de salicornes ) et de vers . Ce sont des oiseaux très craintifs car très chassés ( en dehors du marais salant ) et donc  je félicite Elwyn pour « sa prise »:

De nouveaux observatoires ont été réalisés pour que vous aussi vous puissiez, un jour , approcher ces oiseaux si colorés .

Je crains qu’après le confinement ces jolis volatiles ne soient partis du marais salant pour aller en eaux douce se reproduire .

Mais d’autres oiseaux seront là pour vous accueillir:

pour le moment celles qui sont arrivées en masse,  pour perpétrer leur espèces, se sont mes adorées avocettes à nuques noires ( ou élégantes ) .Les îlots refaits  » à neufs » semblent fortement les intéresser et actuellement plus de 110 paradent  et s’excitent d’autant plus que le soleil réchauffe et le vent souffle peu .

Quelques bécassines de passage observent, mimétiques, les scènes d’amour, peu concernées, qu’elles sont, car ce n’est pas en ces lieux qu’elles élèverons leurs petits mais beaucoup plus au nord .

Parmi ces « belles plumes » s’activent aussi des barges à queues noires ( jusqu’à 300 à marée haute), colverts,tadornes,aigrettes,spatules,quelques échasses arrivées d’Afrique,gambettes, aboyeurs etc …mais mon fiston n’est qu’au tout début de son initiation à la photo naturaliste, donc tout n’est pas en image et il faut « laisser le temps au temps « , d’autant que pour le moment Elwyn est en « cage » !

Par contre , à l’entrée du marais, quand le soleil frappe de  jolis reptiles sortent et font le bonheur des observateurs et photographes émerveillés :

Le lézard vert et des murailles « tapant la causette » :

et le lézard vert tout seul :

Mais avant de partir « en confinement » Elwyn a eu aussi envie de m’aider un peu à travailler l’argile du marais salant en vue de préparer la saison prochaine .Car même si je ne vends plus de sel pour le moment sur le marché( dur dur pour la trésorerie !) , il faut espérer que cet été je puisse récolter et vendre mes produits .

Alors bien sur, c’est un peu dur quand on a que 11 ans, mais le tout c’est d’essayer !

A bientôt,  en vrai !

 

 

Bonne année !

Un tout petit texte pour vous souhaiter le meilleurs pour cette nouvelle année , Malgré la richesse du marais en automne, je n’ai pas eu l’occasion d’écrire d’article depuis longtemps  car mon appareil photo est à la fin de sa vie ! Alors je profite de la splendide photo d’un amis ( Didier ) pour écrire ce petit message et en profite pour faire une demande : dès que le marais sera ré ouvert ( après la pause hivernale, arrête préfectoral oblige ) ceux qui auront pris  de belles photos sur la saline  peuvent me les envoyer accompagnées ou non d’un joli commentaire sur les circonstances de la prise . Je serais heureux  d’ utiliser pour le blog  celles qui seront, par exemple, choisies par la communautée facebook  ( sur lesamisdelasaline )

Dites moi ce que vous en pensez  ?

Sel’a fin de saison !

Depuis une bonne semaine, les pluies automnales sont arrivées ! chouette pour les futures pousses de champignons et bien sur moins drôle pour la récolte  de sel qui s’achève avant même de vraiment commencer !

Cette année ne sera pas à noter dans les annales pour les quantités produites ( en ce qui me concerne puisque apparemment tous les paludiers de France et de Navarre sont contents !!), mais comme vous le savez j’ai la chance de recueillir sur mon marais,  un salaire autrement plus précieux : le bonheur affichés des visiteurs devant les beautés du lieu façonné par la nature ( et un peu par moi !)et par la richesse de la faune sauvage .

J’ai aussi l’immense plaisir et fierté  de voir mon fils se passionner devant l’extrême beauté de la nature et parfois emprunter mon appareil photo pour immortaliser ce qui lui apparaît, légitimement, comme unique :

Ses premières libellules : leste vert et anax empereur :

Mais j’ai également  la chance que des amis, amoureux eux aussi de la nature, m’offrent des photos de leurs rencontres avec les splendeurs animales et végétales de la saline :

quelques unes parmi les nombreuses que l’on me transmet :

de Jean François Briand dit Jeff !:

Alors ,devant tant d’amour, de gentillesse et de passion , pour quoi ne pas croire, l’espace d’un instant, que le monde n’est pas en train de s’écrouler , mais simplement en transition vers plus de respect et d’attention envers notre bien commun .

Je termine cette page en vous montrant trois espèces qui nichent sur le marais mais en zone plus saumâtre et dans la roselière :

la gallinule poule d’eau:

et son jeune :

La foulque macroule:

et les râles d’eau , jeune et adulte , petit joyaux des lieux :

Enfin, avec des hivers de plus en plus doux, certaines espèces d’oiseaux ont une démographie galopante , c’est le cas des hérons garde-bœuf que l’on voyait jadis plutôt en Camargue et qui maintenant animent les prairies bretonnes et de temps à autre les marais :

face au château de Truscat

Kenavo !

 

 

 

Retour du sel et d’autres migrateurs

C’est un été peu commun cette année , il nous visite brutalement en juillet pour nous abandonner tout le mois d’août  et le revoilà qui repointe le bout son soleil en septembre !

C’est ainsi qu’avec le retour d’un temps plus sec ( notamment avec une hygrométrie basse,  grâce à des vents favorables ), voila le retour du sel  et notamment d’un peu de fleur de sel qui manquait cruellement à mon étal sur le marché .( récolte de courte durée car le 9 septembre est arrivée l’ennemie du paludier : 21 mm cumulés de pluie, me laissant donc le temps d’écrire ce post !)

Ce marais tout jeune est encore très « capricieux » et peu productif en fleur de sel , il faut être patient et se satisfaire de la maigre récolte qu’il me permet d’avoir  .

récolte de la fleur

Par contre sa jeunesse n’empêche pas la venue de très nombreux volatiles , je vous parlais la dernière fois des bécasseaux cocorlis ( confondus avec les maubèches !) et voila donc des maubèches de passage ( juvéniles ) :

accompagnés comme il se doit par les très nombreuses barges à queues noires ( plus de 600 dans le marais à marée haute ) qui s’alimentent frénétiquement( non, non ce n’est pas en accéléré !) et qui décollent brutalement dès qu’un rapace passe à proximité :

puis une quantité impressionnante de pouillots fitis ( à priori  car je ne les ai pas entendu chanter et ils sont très facile à confondre avec les pouillots véloces !), regardez comme ils sont nerveux et semblent trouver abondance d’insectes dans les spartines du marais . Cette manne va leur donner des forces pour continuer la migration jusqu’en Afrique subsaharienne .

J’ai également la très grande chance d’être sur un parcours migratoire d’hirondelles de différentes espèces ( de rivages,rustiques et de fenêtre ) et depuis 3 semaines des centaines de ces oiseaux merveilleux égayent de leurs vols rapides mes marais :

En ce moment j’assiste aussi a quelques bagarres de chevaliers gambettes , il semblerait que des immatures veuillent s’entraîner pour les futures luttes de territoire au printemps prochain !

Et comme d’habitude à partir de mi-juillet , des petites flèches bleues bruyantes reviennent me voir dans le marais,  pour consommer tout l’automne et l’hiver , dans une relative douceur , des crevettes menues et petits poissons salés .( photo un peu terne car faite sous la pluie )

Le martin se pose souvent sur un piquet devant l’observatoire en roseau, tentez votre chance et avec un peu de patience vous pourrez l’admirer en vrai !!

Pour ne pas parler que d’oiseaux , en ce moment d’autres animaux volants me ravissent , ce sont notamment les anax empereurs , une des plus grande libellule d’Europe qui fait du sur-place  ( comme le crécerelle !) afin de localiser sa proie ( et éventuellement sa future partenaire )au dessus du marais :

Et d’autres libellules très communes aussi , les sympetrums ou libellules rouge sang :

le mâle :

la femelle:

Et pour finir avec d’autres beautés, mais végétales cette fois : les différentes plantes halophiles qui s’empourprent pour beaucoup à l’arrivée de l’automne et qui enflamment le marais :

comme la soude commune:

ou bien sur les célèbres salicornes annuelles :

et d’autres fleurissent comme ces salicornes rameuses:

ces fenouils :

ou ces magnifiques asters maritimes butinées par de nombreux insectes, dont l’abeille :

Et comme d’habitude des artistes se révèlent très talentueux avec l’argile du marais et je tiens a leur faire honneur :

Certains voudraient bien faire pareil !

 

Et l’on se quitte avec le vol des cygnes qui daigne de temps en temps venir sur le marais , mais qui en général préfèrent aller dans le golfe pour l’hiver :

à bientôt !

 

 

 

 

 

Récolte interrompue mais migration débutée !

Depuis le dernier article ou je faisais mention d’une prochaine récolte , quelques kilos ont été récupéré et la saline habillée  de blanc change ainsi momentanément de visage .

 

Ce « maquillage  » fut de courte durée car des averses orageuses répétées ont stoppé pour un long moment la récolte .

Mais cela me laisse plus de temps pour admirer les oiseaux migrateurs qui arrivent sur le marais  ( et accessoirement pour faire mes 5 marchés par semaine ! )

Ces oiseaux venus,  souvent de contrées lointaines et nordiques arrivent affamés et en plumage d’éclipse ( plumage nuptial partiellement remplacé par celui d’hiver ).

Tel ces bécasseaux variables , s’alimentant frénétiquement dans les bassins très peu profond , de larves de chironomes et moustiques :

ou ces bécasseaux maubèches ( plus gros que le variable ) au plumage si chatoyant l’été et probablement l’un des plus grands migrateurs ( plus de 15000 km ) , ils  nichent dans la toundra arctiques .

En fait , grosse erreur de ma part d’ou ce rectificatif : ces bécasseaux maubèches sont en fait des bécasseaux cocorli !!

ce sont également de gros migrateurs ( plus de 30000 km pour certains !)mais leur bec est recourbé , comme des courlis en petit .

Bien sur en ce moment et tout l’hiver aussi , se trouvent les barges à queue noire , que vous commencez à bien connaitre , certaines resteront dans le golfe et dans mon marais,  d’autres descendront plus au sud , voir en Afrique .

Bref , cela sent la fin de saison, même si quelques jeunes sternes retardataires me rappellent que de nombreux oiseaux ont profité, cette année,  de la saline pour élever leurs petits .

Les ardoises de la saline ne sont pas faites que pour les lecteurs  !

Si l’on fait le compte des oiseaux ayant niché sur la saline de Sarzeau : 55 couples d’avocettes qui totalisent au moins 60 jeunes à l’envol, 110 couples de sternes pierregarin avec un nombre de jeunes volants  approximatif de 150 a 200 , 18 cples d’échasses avec un résultat plus maigre suite aux prédation par le renard ( voir épisode précédent !) de 6 jeunes à l’envol , 4 cples de petit  gravelot avec au moins 3 jeunes à l’envol ( les autres le sont peut être mais n’ont pas été vus à l’envol ) et un cple de gravelot à collier interrompu avec 3 jeunes à l’envol  , 2 cples de chevalier gambette : un jeune volant vu , un cple de mouette rieuse  avec 3 jeunes volants , 7 jeunes volants de deux familles de tadornes , très nombreux jeunes colverts ( difficile à compter ) , plusieurs couples de bergeronnettes avec jeunes volants,  vus jeunes râles , foulques et gallinule poule d’eau et nombreuses rousserolles , cisticoles, linottes  ( nids et jeunes volants difficile à évaluer ) sans compter les oiseaux des haies bordant la saline ( fauvettes grisette, hypolais , mésanges , bruant zizi…) .C’est donc un réel succès pour cette zone anthropique qui n’abritait , avant la rénovation , que quelques oiseaux des haies en bordure de la saline !

Il est intéressant , suite à ces démonstrations pragmatiques,  de se souvenir de la tentative  de blocage du projet organisé par l’association » Bretagne vivante » en 2015 qui y voyait un risque d’appauvrissement de la zone ( alors même qu’elle reconnaissait la zone pauvre en biodiversité et l’intérêt de rétablir l’hydraulique )

pour finir , j’ai découvert des insectes très curieux , qui comme les abeilles mégachiles  ou les  halictes creusent des terriers dans mon argile : ce sont des larves de cicindèles que vous voyez :

Elles ont l’air féroce , gare aux insectes qui passent à portée de mandibules ! adultes ce seront de vrais petites prédatrices sur  mes petits ponts d’argile , c’est un peu les tigresses des insectes et elles sont très belles ! je vous les montrerai si j’arrive à les photographier car elles sont hypers rapides !

La saison n’est pas terminée , mais déjà je voulais remercier les visiteurs  » bipèdes » qui dans leur large majorité ont respecté le site ,  le paludier  et ont contribué à rendre le lieu si magique  .Tout cela m’encourage à améliorer le sentier « pédagogique », ce qui je vous l’avoue m’amuse grandement !

l’atelier argile a révélé de vrais artistes !

 

Avant la récolte !

Comme le titre l’indique, si aucun phénomène météo fâcheux venait à survenir, la récolte est pour ces prochains jours !

Je sais que les paludiers de Guérande récoltent déjà, mais les conditions climatiques et la salinité de l’eau ont toujours été meilleurs là bas , d’où l’abandon de la saliculture Morbihanaise au XIX ème siècle .

En attendant de voir les petits tas blancs, je voulait témoigner de l’avancée de mes petits protégés à plumes et à chitine !

Les sternes fabuleusement bruyantes rythment ma journée et de très nombreux jeunes ont déjà pris leur envol.Ils ne sont pas toujours facile à voir et à compter car ils aiment se cacher du soleil et des regards dans les arroches du littoral poussant sur les îlots

Pour ceux qui ont vu sur le sentier le nid de gravelot à collier interrompu et qui avaient des craintes quand au dérangement par les bipèdes , qu’ils sachent que toute la famille se portent bien et que l’intégralité de la portée grandit dans cet écrin salé :

Un des jeunes :

Découvert récemment, une portée de bergeronnettes grises ayant niché sous une de mes ardoises de mon sentier « pédagogique »:

parents nourrissant, remarquez la quantité de mouches apportée à leurs petits affamés !

et au bout de 15 jours les jeunes volant :

Bien sur,  il n’y a pas que les oiseaux qui animent le marais, cependant ils sont beaucoup plus discrets , telles ces mégachiles coupeuses de feuilles .

Elles sont assez fabuleuses de part leur méthode d’élevage !

Elles creusent,  tout d’abord,  un terrier dans l’argile

comme les petits abeilles halictes également présentes sur la saline .

 

Mais leur originalité vient du fait qu’elles coupent des feuilles ( ronces, rosiers,…) et après avoir creusé leurs  terriers/nids elles vont apporter ces morceaux de feuille découpés en rond avec lesquels elles vont constituer une sorte de cigare,  au centre duquel elle auront pondu un œuf .

L’introduction va très vite, alors une petite photo s’impose :

Abeille en vol avec sa feuille

et introduction dans le terrier de la feuille :

Ensuite elle remplira le « cigare » de pollen collé à son abdomen, afin de nourrir sa larve  :

Le monde des insectes est vraiment fascinant n’est ce pas !

pour la fin, petit coucou à mes abeilles butinant les fleurs du lotier corniculé , alors que la miellée prend fin et qu’elles devront attendre la floraison du lierre , fin août pour retrouver suffisamment de nectar pour faire des réserves hivernales .

 

Renard la suite …!

Apparemment Maître Renard a beaucoup de succès auprès des bipèdes connectés ( plus de 10 000 vues sur Facebook de son portrait en pleine action, certes parce que relayé par le blog du  » yeti » )et surprise nous avons la cerise sur le gâteau : le film !

Ces courts extraits, toujours dus à Françoise et André Le Corre , montrent finalement que le goupil va dans l’eau mais semble marcher sur des œufs car il n’apprécie pas l’élément liquide .On voit, ou du moins on entend que les oiseaux sont bien stressés ( certains disaient  d’après la photos qu’ils semblaient calmes, résignés ou fatalistes !) .

Je profite de la venue de cette star pour vous montrer quelques vidéos et photos de nouveaux nés sur le marais ( eh oui la pluie orageuse me permet de passer un peu de temps à observer et immortaliser ces splendeurs du marais  !)

Tout d’abord , nouveauté cette année sur la saline, une nichée de mouette rieuse, pourtant habituée  aux milieux d’eaux douces :

et un des canards les plus coloré et des plus apprécié sur la saline, le tadorne de Belon :

Autrement, dans la série  » je trouve la saline à mon gout » , j’ai nommé le petit gravelot dont un nouveau couple a emménagé sur la digue ( cela fera 3 couples  cette année !) et m’a conduit, comme pour le gravelot à collier interrompu, a protéger ses œufs des passants par un grillage  .

Voilà, peut être qu’un jour, j’arriverais à vous montrer une récolte de sel, car je vais finir par passer pour un naturaliste « bobo » qui produit occasionnellement mais nourrit son esprit et son âme par des observations du milieu de production !

 

 

 

Déluge !!

En pratiquement 20 ans de saliculture dans le golfe, je n’avais jamais eu à subir une pluie aussi intense , avec un cumul proche d’un mois entier en une nuit et un jour ! 80 mm de pluie équivaux à 80 litre d’eau douce au m2 !

Comme j’étais sur le point de récolter, précocement certes, je suis d’autant plus rageur ! Retour case départ pour l’évaporation, mais d’abord vidange de toute cette eau douce qui a littéralement noyé la saline et les œillets !

Je suis d’avantage peiné par les dégâts occasionnés à mes chers protégés à plumes .Si les avocettes n’ont pas trop soufferts car les jeunes étaient déjà bien plumés ( ce qui me permet de dire au passage, qu’au moins 55 jeunes avocettes sont sauvées car pratiquement à l’envol), ce sont surtout les échasses qui ont souffert .Des nids ont été noyés et des jeunes tout justes nés morts de froids .

Le printemps est dur cet année et le couple de petit gravelot a perdu, également ses 4 petits, à cause du froid , il a refait un nid au même endroit et un autre couple l’a même rejoint !

Le gravelot à collier interrompu a re-niché, mais cette fois pour me simplifier la tache(!), sur le sentier , ce qui m’a contraint à grillager pour empêcher l’écrasement par des gentils pieds de visiteurs !

Le grillage qui protège le nid et la femelle :

et le mâle photographié par un ami  ( Philippe Prigent )

Depuis quelques semaines une belle population de sternes s’est installée, dénombrant une centaine de nid ! et depuis hier, sous la tempête, trois jeunes sont nés, j’ai décidé de baptiser un des jeunes Miguel !( en référence à la tempête bien sur !)

Les sternes en « braillant » continuellement attirent d’autre oiseaux et notamment de très belles mouettes mélanocéphales, qui comme leur nom l’indique ont a tête noire, à ne pas confondre avec la mouette rieuse, qui niche sur la saline depuis cette année, et qui a la tête chocolat au lait ( assez foncée quand même !) .Les deux espèces perdent  leur couleur  foncée en dehors de la période de reproduction , il est donc plus dur de les identifier alors !

Un bon critère est le cri qui est un miaulement chez la mélanocéphale et un rire rauque chez la rieuse .

mouettes mélanocéphales adultes et derrière des immatures

mouette rieuse sur son nid

Je constate également avec ravissement que les crevettes menues ( crevettes inféodées au marais ) commencent à abonder , ce qui a pour heureuse conséquence la venue de nombreuses aigrettes et hérons cendrés, ainsi que plus irrégulièrement de spatules .

Et pour finir et changer des plumes , j’ai eu une fois de plus la venue d’un ravissant être à poil, un joli brocard, qui a bien énervé les avocettes !

Salut à tous et à bientôt !

 

observatoire en roseaux

Immuablement, sur la saline de Sarzeau, après la période de couvaison , la période de naissance suit  pour certaines espèces, comme l’avocette  .

Ceux qui sont venus ces jours ci sur le marais ont pu se rendre compte que des poussins occupent tout l’espace et nous semblons peu acceptés par les parents qui « braillent  »  !

Cependant il faut bien comprendre que le site est anthropique à la base et que le lieu leur convient parce qu’aménagé par l’homme , les oiseaux, à force, vont donc s’habituer à la présence humaine .

J’aime également que l’on comprenne que dans la nature tout est inter-relié et que l’on a trop tendance à cloisonner les espaces ( et les esprits !)  , c’est à dire que l’on va mettre l’homme d’un côté et la nature de l’autre .

Pourquoi ne pas envisager que la nature à besoin de l’homme ( puisqu’il est convenu que l’inverse est vrai ! ), pour diversifier les espaces ou les maintenir en équilibre par une exploitation ou utilisation raisonnée .

Des espaces , bien sur, n’ont pas besoin d’interventions  ( océans, forêts primaires, …) et dans ceux ci,  il faudrait limiter l’ empreinte humaine , mais à moins de réduire drastiquement la population d’hominidés ! pourquoi ne pas envisager de travailler en harmonie avec la nature et de lui montrer que nous sommes aussi une espèce animale faisant partie de la biodiversité et permettant la création  d’une  variété d’espaces profitables à une variété d’espèces .

A titre d’exemple, il me semble que la saline est représentative, mais cela est pareil pour un agriculteur biologique qui aura des prairies naturelles et des haies séculaires . Si l’agriculteur ne gère plus l’espace, la nature ayant horreur du vide , va le combler pour tendre vers l’équilibre ( le climax ), et avant que le milieux ne soit transformé en forêt, type « primaire « , la biodiversité risque d’être moindre qu’en présence humaine .

Bref, on a tous conscience de l’effet , assez souvent négatif, des activités humaines sur la nature, mais au lieu de se flageller et d’estimer que nous n’avons pas notre place dans la nature ( quitte pour certain à espérer la disparition des hommes ! ou d’extraire de grands espaces de toutes activités humaines  et les mettre « sous bulle », en réserve intégrale  ), rapprochons nous d’elle et réintégrons l’homme dans la nature .Faisons corps avec elle , re-marions nous avec elle .

Désolé, je m’emporte !

Je disais donc beaucoup de naissances sur la saline :

des avocettes ( une centaine de jeunes ont vu ou verront le jour )

Des petits gravelots ( qui ont souffert de la pluie et du froid : 2 jeunes morts de froid ! )

A noter que cette année , j’ai dérogé à mon habitude d’attendre que les oiseaux s’habituent à l’homme ( on a tous nos contradictions ! ) et j’ai réalisé un observatoire rudimentaire en roseaux .Accessible à tous il permet,  si l’on est calmes , patients et un peu chanceux de voir

de plus près nos emplumés favoris .

Voilà quelques images réalisées uniquement de cet endroit ( plutôt le matin !):

Héron cendré en vol

Colverts mâle et femelle

gallinule poule d’eau

reflet d’échasse ( 20 couveuses sur la saline , mais pas encore de poussins ).

 

et spatule :

Du coté de la vasière une grosse population de sternes pierregarin s’installe et donne une véritable énergie au marais, du fait de son incessant babillage et son  excitation .

C’est un des plus beau cadeau qu’elles puissent me faire car j’étais un peu « orphelin » de celles de St Armel !

Et pour finir en beauté, j’ai trouvé sur mes digues d’argile, lentement colonisée par des herbes pionnières, deux papillons splendides qui signalent par leurs couleurs vives,  aux éventuels prédateurs, qu’ils sont toxiques :

écaille martre

 

écaille fermière

A plus  !