Le bal automnal

Voilà bien longtemps que je n’ai pas transmis de nouvelles de « mon » paradis ou plutôt de « notre » paradis car j’ai la chance de le partager avec vous !

Ce n’est pas faute d’y voir des choses exceptionnelles, mais lorsque je rentre le soir, j’ai parfois bien du mal à me motiver pour rester devant l’ordi un certain temps !

Alors aujourd’hui c’est décidé,  je m’y mets, car je me dis que peut-être certains confinés seraient contents de ce petit moment de liberté qu’ils vivront par l’entremise de nos chers emplumés !

Après un été des plus agréables, en compagnie de nombreux visiteurs, la plupart du temps respectueux du site, d’une récolte correcte, les oiseaux migrateurs sont arrivés dès septembre/octobre.

Des vagues successives ont apporté tantôt des barges, tantôt des spatules, parfois en très grand nombre ( jusqu’à 88 spatules et plus de 2 000 barges ), parfois des passereaux ( pouillots fitis, bruants des roseaux, linottes mélodieuses,…) des martins, des sarcelles etc… certains sont restés et hiverneront, d’autres ont continué leur périple plus au sud.

La nourriture benthique ( vers ) présente sur la saline s’est fortement accrue depuis quelques années et les oiseaux en tirent profit pour mon plus grand bonheur .

Bref je n’en crois pas mes yeux et estime avoir beaucoup de chance de pouvoir admirer ce spectacle exceptionnel et sans cesse renouvelé.

Plus le nombre d’oiseaux sur la saline est important et plus j’assiste à des scènes fabuleuses de prédation ou de tentative de prédation.

C’est ainsi qu’un habitué des roselières, le busard,  a loupé un foulque devant moi. Ce dernier s’est tellement débattu lorsqu’il était prisonnier des serres du rapace, qu’il a réussi à lui échapper ! Malheureusement vous ne pourrez  visualiser cette scène  que dans votre tête car l’action fût trop rapide pour que je l’immortalise en photo .

Restent les foulques choqués :

Une autre scène, parmi d’autres :  alors qu’un ibis sacré ( rescapé du génocide !) attrape à plusieurs reprises des anguilles. Des aigrettes et hérons cendrés moins efficaces, se disent que finalement, ce sera plus rentable pour eux de chaparder les anguilles à l’ibis !

 

Quand on sait que l’ibis n’est pas autochtone, on se dit que les oiseaux ont été capables en quelques générations, par l’observation, de profiter de la faculté d’un nouvel arrivant ( avec son bec long et recourbé )et de le parasiter !

 

En ce qui concerne mes activités, je suis en train de creuser un chenal de 800 m de long, de 2 m de large et de 40 cm de profondeur dans le but de réduire, au printemps,  la prédation du renard sur le grand bassin ou de nombreux oiseaux nichent ( et où sont les observatoires ). Je lui adjoindrai une clôture électrique solaire. Bref un travail de taupe, sous le regard de mon copain le rouge gorge qui , vous le savez, n’est pas là que pour m’encourager !

J’ai également commencé un « platelage » pour la tranchée d’accès aux observatoires, avec les moyens du bord ( palettes et tronc de cyprès ), afin de rendre l’accès plus aisé après une pluie.

Pour finir je voulais partager avec vous les merveilleuses photos prises (bien  avant le confinement ! ) sur le marais par un copain talentueux : Guy Van Langenhove

D’autres photographes viennent aussi et me transmettent gentiment leurs œuvres, notamment  Michel Barberon un autre copain artiste :

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est fini pour cette fois et la cisticole se joint à moi pour vous souhaiter le plus grand courage face aux adversités de la vie…