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Alma est née !!

C’est le printemps et comme il se doit à cette période, une naissance a eu lieu, celle de ma fille Alma !une cigogne vient juste de déposer un colis  à la maison  ce matin à 9h50 ( et j’étais la sage femme  mais Audrey a été suivie tout au long de sa grossesse ), tout s’est bien passé et la parité dans la famille sera donc effective !

Quel été !!

Bonjour à tous !

Oui je sais, je suis un peu en retard pour évoquer cette saison qui conditionne, en partie, ma réussite financière !

Mais comme je n’ai pas eu l’impression que l’été soit passé par chez nous, j’attendais, avant d’écrire, qu’il fasse une réelle apparition…

Un jour de septembre, il est enfin

arrivé.

Le soleil était en retard mais avec suffisamment de force pour me laisser espérer…

 Finalement, il n’est resté que trop peu, juste le temps de faire quelques prises de sel :

Que faut il retenir de l’année 2021 ?

Encore beaucoup d’oiseaux ont fréquenté la saline pour la nidification. Cependant, le temps frais et humide n’a pas été clément avec eux et la prédation du renard ajoutée à cela, résultat :  un envol de jeunes assez faible.

Les sternes ont, malgré tout,  tiré leur épingle du jeu et c’est au moins 200 couples qui ont donné naissance et ont permis l’envol de centaines de jeunes .

De nombreux visiteurs sont venus admirer le bal et la frénésie de ces gracieuses hirondelles de mer mais leurs prouesses aériennes et leur délicatesse cachent une excitation et une agressivité qui les conduit à des actes barbares !

Je m’explique :  j’ai été témoin de scènes souvent renouvelées de violences de sternes (semblant gratuites ) envers plusieurs espèces d’oiseaux :

par exemple de sternes envers les avocettes et surtout leurs poussins :

et parfois cela se termine tragiquement, lors de combat entre les sternes et les poussins de chevalier gambette…

 

Mais de l’agressivité il y en a partout dans la nature. Parfois cela s’explique par des luttes pour un territoire, pour une ressource alimentaire, pour sauver leurs petits, et parfois il semblerait qu’il n’y ait pas de raison, simplement des hormones à profusion !

Et là, notre vue « bisounours  » de la nature gentille et solidaire s’effrite. Mais ça n’empêche pas la magie, simplement cela permet de se dire que l’humain est un animal comme un autres …

Soyons plus positifs maintenant !

Cette année , j’ai, entre autres, observé (et pu photographier ! ) sur le marais :

Des familles de tadornes :

Des rousseroles nourrir des jeunes dans les roseaux :

Et, arrivées depuis quelques semaines (dans la zone du fond de la saline, invisible aux visiteurs car cachée par les roseaux ) des centaines de canards sarcelles d’hiver :

D’autres, fraichement arrivées pour hiverner :

les habituelles spatules et les barges, toujours aussi fabuleuses :

Bref, pour finir je dirais que la récolte de sel était une des plus mauvaises de ma carrière et que je vais avoir du mal à fournir jusqu’à l’année prochaine mes clients, mais que j’ai néanmoins fait une moisson de belles observations, que les animaux et végétaux sont de plus en plus nombreux et diversifiés et que la vie est belle !

Je remercie les visiteurs qui ont dans leur grande majorité observé les consignes et ont respecté la nature.

Je les remercie de leurs gentils messages (du monde entier !  )sur les ardoises et sur les marchés  :

Nous sommes en présence d’une nature qui nous émeut (malgré sa dureté parfois), ce qui a le don de faire surgir notre humanité  et de nous rendre meilleurs …

Tout n’est peut être pas perdu !

A bientôt chers amis !

 

 

Surprise !

Après quelques mois sans nouvelle, je reviens vers vous pour vous en annoncer une bonne, qui est en même temps une surprise pour moi!

Cette année 2021 j’ai la chance d’avoir un couple de martins pêcheurs nicheur !

Habituellement  ce superbe oiseau est présent sur la saline (et sur le littoral) de fin juillet à mars (en hivernage) et s’envole fonder une famille dans les terres où il peut creuser son terrier dans les berges d’une rivière ou d’un  ruisseau .

Nombreux sont les visiteurs, qui ont eu la chance d’admirer ou photographier les martins sur les piquets devant les observatoires de la saline fin d’été ou automne.

Il est donc absent au printemps sur le littoral et à ma connaissance ne niche pas !

Mais cette année , oh miracle,  les berges de l’étier (qui achemine l’eau de mer jusqu’à la vasière de la saline) ont permis cet événement rare : un couple a niché !

J’ai donc assisté à l’émancipation des jeunes (peu farouches):

On reconnaît les jeunes, qui semblent être des copies conformes d’adultes, à leur pattes rose pâle (et non rouge vif) et le bout de leur bec possédant une pointe blanche .

J’ai appris par ailleurs, que le couple allait faire une seconde ponte pour augmenter les chances de réussite. Le mâle s’occupera de l’émancipation des jeunes volants et je suis donc l’affaire de près…

Petite vidéo sous la pluie d’un des jeunes qui, en plus, observez bien, rejette une pelote de réjection furtivement ( comme les rapaces entre autres) :

Sinon, cette année est inédite au niveau de la météo printanière et le froid du mois de mai a décalé la période de reproduction de certains oiseaux, dont les avocettes.

Quant aux échasses, les forts vents froids du printemps leur ont fait choisir un lieu plus à l’abris pour nicher, seuls deux couples nichent actuellement sur la saline .

Il se peut que la venue régulière du renard soit aussi responsable de la désertion de certains oiseaux , et comme vous pouvez le voir sur la photo suivante faite par Yves Daniau le 1 juin, les fils de clôture électrique ne semblent pas avoir eu l’effet escompté !

Par contre, heureusement de nombreuses pontes de remplacement ont permis la naissance de poussins d’avocettes et si vous venez actuellement vous pourrez les voir grandir en compagnie des nombreuses sternes venues pondre.

D’autre part, les trois poussins de  gravelots à collier interrompu (le couple qui est bagué) grandissent et l’autre couple couve encore tout à coté d’un deuxième couple de petits gravelots (le premier a aussi des poussins qui s’ébattent joyeusement).

Il semblerait que le mâle de gravelot à collier interrompu s’occupe des jeunes jusqu’à l’envol et que la femelle se soit absentée pour fonder un nouveau foyer, avec un autre mâle et dans un autre endroit ! Si ça ce n’est pas du féminisme débridé !

Autre nouveauté, un oiseaux bien connu des chasseurs et qui recherche une zone loin d’eux pour consommer paisiblement les graines des plantes rudérales de la saline, et s’instruire en lisant mes ardoises : le faisan de colchide.

Je l’entends fréquemment chanter bruyamment aux alentours du marais et j’aperçois ses conquêtes .

Donc tout va bien dans le marais, les colverts ont des petits.

Les sternes, échasses, mouettes rieuses bientôt !

Mais le sel n’est,  évidemment, pas encore là,  suite aux intempéries parfois conséquentes  qui ont noyé le marais, cependant rien n’est perdu et l’arc en ciel m’a indiqué que le trésor du marais allait revenir.

A moins que je n’ai pas bien interprété et qu’il me signifiait que le trésor est partout autour de nous, dans la plume de l’oiseau, dans l’eau du marais,

dans l’herbe ou la fleur d’églantier…

 

 

 

 

 

 

L’histoire se répète !

Et oui nous voilà de nouveau confinés !

Ceux qui auront la chance d’être à moins de 10 km de la saline pourront néanmoins assister à un spectacle sans cesse renouvelé lui aussi : celui de la nature qui se réveille de sa torpeur hivernale. Pour les autres, je vous transmets quelques images de certaines scènes capturées, mais qui ne sont pas à la hauteur de ce à quoi  j’assiste quotidiennement .

Donc après un hiver riche en espèces hivernantes

qui m’ont aidé par leur présence,  à supporter les lourds travaux que j’avais entrepris : création, autour d’un des grands bassins,  d’un fossé « anti-prédation » de 800 m , large de 2 m et profond de la hauteur d’un renard  avec adjonction d’une clôture, tout cela  » à la main « .

Le printemps est arrivé et avec lui ses migrateurs :

parfois 2000 barges  ( merci à Michel  !) de plus en plus nombreuses et régulières sur la saline, ou la plus rare grande aigrette ;

Certains passent et d’autres viennent nicher :

Bien sur les mascottes des paludiers  sont arrivées  en nombre et toujours aussi bruyantes et caractérielles , ce sont  les avocettes (plus de 90 !)

Mais depuis le 1er avril des sternes pierregarin sont venues contrôler qu’elles pourront renouveler leur ponte cette année sur les grands ilots de la vasière. Avant elles  les plus discrets gravelots à colliers interrompu, toujours les même individus bagués de l’année dernière, sont arrivés aussi !

 

et les petits gravelots .

Egalement au rendez vous pour nicher sur la saline, le grèbe castagneux qui tire son nom, non pas de ses aptitudes à la castagne mais de ses couleurs rappelant une jolie châtaigne bien mure !

Tout au bonheur de l’observation de ces fabuleuses créations de la nature, je n’en oublie pas moins que mon salaire dépendra de ma récolte de sel !

J’ai donc bien entamé les travaux de nettoyage de la saline, appelés « habillage », qui consistent à retirer la vase sur les fonds d’argile des bassins et à refaire les petites levées de terre en leur déposant un peu de vase avec la lousse à ponter.

Tout cela à pieds nus !

Mais une action essentielle pour le paludier au début du printemps consiste à vider le grand bassin réservoir ( la vasière) chargé en eau de pluie de l’hiver et à le remplir aux grandes marées d’équinoxe avec de l’eau plus chargée en sel.

En présence de la pleine lune et merveilleusement éclairé par elle,  j’ai donc ouvert les trappes de vasière et dans cette eau chargée de sel et donc d’espoir, j’ai pu y voir une multitudes d’êtres minuscules .

Regardez par exemple les corrophies tourneurs ( corrophium volutator) appelés « bigots » par les paludiers et peu appréciés par certains car abîmant l’argile en y faisant des petits terriers en U .

 

ou la nymphe de la mer, j’ai nommé, le néreis  (dans la mythologie grec néréis est la déesse de la mer) :

Tous ces êtres sont à la base d’une chaîne alimentaire et c’est grâce à eux que le marais devient si riche en faune .

Tout est interrelié dans la nature et notre action peut avoir un rôle positif pour la biodiversité, regardez, les ardoises que j’ai installées dans le marais sont devenues des terrasses à lézard vert ou des murailles, qui rechargent leurs « batteries »  car l’ardoise noire capte et emmagasine la chaleur. J’ai pu constater que j’avais de nombreux lézards qui attiraient de plus en plus les faucons crécerelles !

 

J’essaie donc de laisser une trace positive !

 

 

 

 

 

Le bal automnal

Voilà bien longtemps que je n’ai pas transmis de nouvelles de « mon » paradis ou plutôt de « notre » paradis car j’ai la chance de le partager avec vous !

Ce n’est pas faute d’y voir des choses exceptionnelles, mais lorsque je rentre le soir, j’ai parfois bien du mal à me motiver pour rester devant l’ordi un certain temps !

Alors aujourd’hui c’est décidé,  je m’y mets, car je me dis que peut-être certains confinés seraient contents de ce petit moment de liberté qu’ils vivront par l’entremise de nos chers emplumés !

Après un été des plus agréables, en compagnie de nombreux visiteurs, la plupart du temps respectueux du site, d’une récolte correcte, les oiseaux migrateurs sont arrivés dès septembre/octobre.

Des vagues successives ont apporté tantôt des barges, tantôt des spatules, parfois en très grand nombre ( jusqu’à 88 spatules et plus de 2 000 barges ), parfois des passereaux ( pouillots fitis, bruants des roseaux, linottes mélodieuses,…) des martins, des sarcelles etc… certains sont restés et hiverneront, d’autres ont continué leur périple plus au sud.

La nourriture benthique ( vers ) présente sur la saline s’est fortement accrue depuis quelques années et les oiseaux en tirent profit pour mon plus grand bonheur .

Bref je n’en crois pas mes yeux et estime avoir beaucoup de chance de pouvoir admirer ce spectacle exceptionnel et sans cesse renouvelé.

Plus le nombre d’oiseaux sur la saline est important et plus j’assiste à des scènes fabuleuses de prédation ou de tentative de prédation.

C’est ainsi qu’un habitué des roselières, le busard,  a loupé un foulque devant moi. Ce dernier s’est tellement débattu lorsqu’il était prisonnier des serres du rapace, qu’il a réussi à lui échapper ! Malheureusement vous ne pourrez  visualiser cette scène  que dans votre tête car l’action fût trop rapide pour que je l’immortalise en photo .

Restent les foulques choqués :

Une autre scène, parmi d’autres :  alors qu’un ibis sacré ( rescapé du génocide !) attrape à plusieurs reprises des anguilles. Des aigrettes et hérons cendrés moins efficaces, se disent que finalement, ce sera plus rentable pour eux de chaparder les anguilles à l’ibis !

 

Quand on sait que l’ibis n’est pas autochtone, on se dit que les oiseaux ont été capables en quelques générations, par l’observation, de profiter de la faculté d’un nouvel arrivant ( avec son bec long et recourbé )et de le parasiter !

 

En ce qui concerne mes activités, je suis en train de creuser un chenal de 800 m de long, de 2 m de large et de 40 cm de profondeur dans le but de réduire, au printemps,  la prédation du renard sur le grand bassin ou de nombreux oiseaux nichent ( et où sont les observatoires ). Je lui adjoindrai une clôture électrique solaire. Bref un travail de taupe, sous le regard de mon copain le rouge gorge qui , vous le savez, n’est pas là que pour m’encourager !

J’ai également commencé un « platelage » pour la tranchée d’accès aux observatoires, avec les moyens du bord ( palettes et tronc de cyprès ), afin de rendre l’accès plus aisé après une pluie.

Pour finir je voulais partager avec vous les merveilleuses photos prises (bien  avant le confinement ! ) sur le marais par un copain talentueux : Guy Van Langenhove

D’autres photographes viennent aussi et me transmettent gentiment leurs œuvres, notamment  Michel Barberon un autre copain artiste :

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est fini pour cette fois et la cisticole se joint à moi pour vous souhaiter le plus grand courage face aux adversités de la vie…

 

Quelques gouttes, donc un petit répit !

Au dernier article,  je faisais part de la proximité de la récolte de sel , mais aussi de l’arrivée d’une perturbation et donc de pluie .Celle ci fut au rendez vous !

Un mois de pluie plus tard et 120 mm, il a fallu 15 jours seulement de superbe temps pour retrouver la salinité suffisante pour une récolte

Pendant ce mois humide, passé aux oubliettes grâce à ce  superbe mois de juillet , de nombreux oiseaux ont vu le jour .

Les avocettes finalement , malgré la prédation, ont réussi, grâce à des pontes secondaires à amener une bonne trentaine de poussins à l’envol  .Coté échasse c’est moins le cas car un seul jeune s’en est sorti !

Mais les vraies stars de ce mois de juin, ce sont les hirondelles de mer, qui ont fait le spectacle, d’autant que leur effectif explose .

En effet ce n’est pas moins de 160 couples qui se sont partagés les îlots  et cela produit une sacrée cacophonie, ce ne sont pas les visiteurs humains ( nombreux) qui témoigneront du contraire !

https://youtu.be/R9O_9uGo28Y

 

Finalement, comme dit précédemment,  le sel est arrivé mi-juillet et depuis, la récolte ne s’est pratiquement pas interrompue, par contre,  la fleur ne vient toujours pas en abondance .

C’est donc au jour le jour que je vends la maigre récolte d’or blanc .

Cependant le gros sel est là et en quantité , et c’est avec ravissement que je vois se mêler sel et oiseaux sur mes ponts de saline :

Différence entre mouette mélanocéophale ( à gauche subadulte)et mouette rieuse en nuptial et en plumage d’éclipse .

Cette année j’ai la chance que des photographes de talent me donnent leur photos pour que je vous montre mon paradis salé et je remercie donc Pasqual Hervieux pour son magnifique lever de soleil sur le marais :

mais également à Christophe de Prémorel pour ses photos superbes  » sans trucages  » par drone :

tout d’abord de très haut ;

puis de moins haut :

on se rapproche :

et oui c’est rouge naturellement !vive l’oxyde de fer pour les photos !

et le petit bonhomme qui récolte, devinez qui c’est ?

ombres projetées :

 

bref du talent !

Les orages annoncés vont peut être sonner la fin de la récolte 2020 , ou perdurer encore un peu si les pluies sont faibles ou modérées .Dans tous les cas je suis satisfait des quantités .

Mais cette année si particulière a quand même un petit gout amer , un gout de privation de liberté .Cette liberté que je chérie tant et qui me fait aimer les oiseaux libres !

 

 

 

 

 

Ca sent bon !!

Pourquoi ce titre, me direz vous !?

Depuis que j’ai remis en état cette saline, j’ai pu constater que le milieu très appauvri au départ, au fil du temps s’enrichissait de nouvelles espèces animales et végétales. Cependant dans le marais « flottait » une odeur, pas des plus agréables,  de souffre et de matière organique en décomposition. Je voyais également peu d’organismes aquatiques ( larves de chironomes, néréis, arénicoles,  crevettes menues), voir par moment des relargages toxiques ou une anoxie entraînaient une mortalité  anormale.

J’ai émis l’hypothèse que le milieu était en train de s’adapter au changement et tentait de s’équilibrer .

En effet, abandonné depuis fort longtemps puis laissé en eau douce pour la chasse, il a brutalement été transformé en marais salant, ce qui est très perturbant pour un écosystème !

Même la récolte de sel n’était pas des plus abondantes, surtout concernant la fleur de sel. Car pour que la récolte soit optimale, l’équilibre biologique et chimique doit être en place .

Des bactéries halophiles, catalyseurs, ainsi que d’autres réductrices de certaines molécules chimiques ( souffre , sulfate,…) du fer ( bactéries ferrugineuses ) doivent se multiplier .

L’argile doit se saturer en Nacl ( sodium ) et le calcium ( gypse),  qui « encrassait » mes œillets et conduisait à récolter un gros sel « fin » et inhibait la cristallisation du sodium, devait se réduire ou se former en amont du circuit .

Bref depuis quelques semaines et après 4 ans d’exploitation mes narines « frétillent » de plaisir, car la bonne odeur, caractéristique d’un marais salant en équilibre, peut être captée .

Ouvrez donc bien vos fosses nasales quand vous viendrez dans le marais et alors vous comprendrez ce que je veux vous dire : cela embaume !

Des effluves d’iode, de violette, de sel, bref des effluves de bonheur flottent  et remplissent d’espoir le paludier que je suis, de voir naître une fleur de sel tant attendue .

En parlant de sel, les premiers cristaux de gros sel ont été récoltés, mais il semblerait que se soient les premiers et les derniers de la semaine ( ou du mois ) vu la pluie annoncée !

Concernant les oiseaux, le renard a curieusement laissé les pontes de remplacement, pourtant très accessibles ( sur mes ponts d’œillets ou de fars), et de nombreux poussins ont pu naître .

J’ai pourtant vu quotidiennement « goupil » passer sur les ponts fièrement et  se désintéresser des œufs de gravelots à collier interrompu, petit gravelot ou avocette !

Certes ma présence, lorsque je venais régler mon eau ou remplir les œillets, angoissait les couveuses, mais tout s’est bien déroulé jusqu’à la fin. J’ai donc assisté au plus près, à des naissances ( sans affût) et à des comportements habituels d’oiseaux simulant une aile cassée pour m’éloigner de leur progéniture :

 

Celles la ont grandit :

après les avocettes, les petits gravelots:

et les gravelots à collier interrompu et leurs poussins de la taille d’une pièce de 2 euros ! :

J’ai également comptabilisé trois nids de chevalier gambette qui couvent ou qui ont déjà des petits .

Gambette au nid dans les herbes hautes :

et près de son nid à 3 mètres du dernier observatoire en roseaux ( si vous y allez ! pas de bruit !!) :

Enfin vous ne pouvez venir sur la saline sans remarquer  que mes amies sternes pierregarin m’ont accompagné,  dans ce nouveau lieu,  en nombre. Cette année, j’ai compté 120 nids et d’autres couples s’installent encore ! Quel plaisir de les voir parader et crier. Certaines s’accouplent encore :

d’autres élèvent déjà leurs petits .

Cette semaine, j’ai assisté à une scène rare, l’attaque du faucon pèlerin sur la colonie. Cela a déclenché une sacrée pagaille et les hirondelles de mer ont été stressées pendant plus d’une heure !

Elles parcouraient en groupe serré la vasière de long en large :

Belle technique qui perturbe le prédateur, ne sachant quel oiseau il doit choisir.

Mais plus de peur que de mal, par contre, et je ne pensais pas cela possible, le faucon pèlerin a fondu sur une avocette juvénile au sol et ce n’est que ma présence qui l’a sauvée des serres de ce majestueux rapace .

En plus de ces sternidés, des laridés nichent sur le marais :

Les mouettes rieuses ( 3 nids cette année + 3 prédatés ) et plus d’une centaine de mouettes mélanocéphales ( surtout des immatures et subadultes ) viennent se reposer le matin, vous remarquerez la différence entre les premières et elles grâce à leur cris qui ressemblent à un miaulement .

Autre surprise, parmi les gallinules poule d’eau, les foulques et râles qui nichent, j’ai surpris des poussins de grèbes castagneux , mais n’ayant pas de photo pour le moment, je vous en parlerai au prochain épisode !

Kénavo !

 

 

 

Circuit de l’eau

Alors que je suis en attente de l’apparition du sel , je me suis dit que pour symboliser la gravité et la circulation de l’eau dans le marais je pourrais mettre un petit moulin .C’est chose faite !

Et donc je vous le montre grace à cette vidéo, sans montage comme d’habitude !, et donc très imparfait  et tente également,  de nouveau,  de vous montrer le sens de circulation de l’eau :

Vasière puis cobier, ensuite fars , puis Adernes et enfin œillets .

 

Quand le moulin tourne, cela signifie que l’eau circule et donc que je fais passer de l’eau dans le circuit .Cela veut donc dire que l’eau s’évapore sous l’action du soleil et du vent .Je fais passer autant d’eau dans le marais que d’eau qui s’évapore ( circuit fermé ) .Au bout du compte, comme l’eau s’évapore , elle se concentre en sel et tout au bout du circuit, dans les œillets, le sel apparaîtra !Sauf si la pluie s’invite …et il faudra recommencer …

Actuellement le soleil travaille bien et, j’ai bon espoir qu’après une semaine encore d’évaporation le sel apparaisse dans les derniers bassins ( œillets ).

Pour le moment j’admire les premiers poussins d’avocettes rescapés

Les belles et bruyantes sternes qui couvent ou qui paradent :

La multitude de plantes halophiles ( qui aiment le sel ) et d’autres plus rudérales qui colorent le marais :

Cette nouveauté sur ma saline que je n’arrive pas à identifier ( genre de lamier jaune ) , je compte sur vous pour m’aider !!

bref la nature est fantastique et particulièrement au printemps , bon vent à vous !

 

 

Déconfinement !

Voilà le grand jour arrive enfin, nous serons « libres » comme l’oiseau ou presque …

Certes la vie sur la saline n’a pas été bouleversée par la non-présence d’humains ,mais paradoxalement peut être que les prédateurs à poils et à plumes étaient plus tranquilles pour orchestrer leurs forfaits !

En effet les corneilles ont prédaté une dizaines de nids d’avocettes et un nid de petit gravelot , tandis que le renard à « engloutit » plus d’une trentaine de nids d’échasses, d’avocettes et de mouettes !

Un photographe( merci Michel Barberon pour la photo ) qui passait par là,  a pu enregistrer le moment ou maître goupil testait pour voir s’il supportait de mettre ses pattes dans l’eau !

Suite à cet événement douloureux pour moi ( et pour les oiseaux bien sur encore plus !) j’ai décidé de renforcer la clôture électrique qui protège la vasière du renard afin de tenter de sauver, au moins, les sternes qui s’installent en très grand nombre sur les îlots .

Et toujours Michel pour la photo :

Alors , lundi si vous passez par la saline, vous verrez un peu moins d’oiseaux au nid ( surtout coté observatoire )mais vous vous consolerez en pensant que notre ami roux a charge de famille , qu’il lui faut bien subvenir aux besoins de sa progéniture et que les oiseaux vont faire des pontes de remplacement .

Sinon le petit gravelot prédaté par la corneille a refait un nid sur la saline , trois familles d’avocettes avec poussins se baladent car ils ont échappé aux crocs aiguisés et deux couples de gravelots à collier interrompu nichent également sur les ponts d’œillet dont une femelle baguée avec des bagues couleurs et un « drapeau ».Cet oiseau est un nicheur rare en France ( 1500 cples ) et son effectif se réduit, c’est pour cette raison qu’il y a un programme de suivi, avec notamment un baguage :

ici la femelle est baguée  : FBV/MTWhV ce qui correspond a patte gauche : drapeau bleu et bague verte ( de haut en bas ) et patte droite : bague métal ( on ne peux pas lire le numéro , car il faudrait l’attraper ou être plus proche , mais ce n’est pas essentiel pour l’identification )ensuite bague blanche  ( White en anglais )puis bague verte.

Je vais envoyer les infos et ensuite si j’ai un retour je vous dirais ou ce bel oiseau protégé et en raréfaction a été bagué ( a priori pas dans le territoire du parc ) et donc ou est il né . Peut être apprendrons nous aussi qu’il a été vu en Afrique en hivernage …Suspense !

Sinon toujours pas de sel, la pluie s’est invitée ( plus de 100 mm en une semaine ) et je termine de nettoyer les bassins avec mon boutoué (encore  merci Michel !) :

Je termine avec quelques petites ravissantes :

La cotule  si belles avec ses  fleurs jaunes mais si envahissante et même invasive car venant des antipodes ( Australie, nouvelle Zélande !) :

et des « bien de chez nous « ! comestibles et que je ramasserais bientôt pour vendre sur les marchés ( ré-ouverts !), la salicorne annuelle :

A bientôt donc sur le marais

 

 

Sacrées hormones !

Alors qu’en ce moment, l’on ne cesse de parler de particules  pathogènes  , les oiseaux, eux , sont submergés de substances chimiques tout aussi microscopiques mais avec un effet beaucoup plus positif !

Enfin pour la reproduction ! car l’excitation provoquée par leurs hormones a pour conséquence des attitudes parfois surprenantes !

Aujourd’hui , alors qu’un arrivage massif de sternes pierregarin égaye le ciel , je constate que la reproduction de mes chers volatiles enclenche des scènes parfois belliqueuses :

Entre les individus d’une même espèce, je vous l’ai déjà dit et montré:

mais également inter-espèces ,  il est fréquent de voir de l’agressivité venant surtout des avocettes ( au bec pourtant bien inoffensif !)envers tout ce qui vit : échasses, poule d’eau, tadorne et …colvert:

d’autres scènes, qui sont censées être romantiques, ressemblent plutôt à des viols, comme ces tadornes ( mais beaucoup d’anatidés ont la même façon de procéder )  :

La femelle tadorne, après l’acte « d’amour » semble vouloir se purifier car elle effectue un long nettoyage .

Mais le plus drôle qu’il m’ait été donné de voir ces derniers temps, c’est le comportement un peu « narcissique » ou « déviant », à vous de voir, de ce mâle d’avocette .

En effet l’excitation liée aux hormones étant tellement forte qu’il a confondu sur le miroir de l’eau, son reflet avec une partenaire !Je n’ai pas tout filmé, mais seulement la fin d’une parade ( un peu lointaine désolé ) qu’il effectue autour de son image dans l’eau et tente, ensuite vainement, de s’accoupler avec cette partenaire « virtuelle » .Bien évidemment il a du mal à tenir !

Ces scènes sont observées par les très jolies gallinules poules d’eau un peu dubitative :

et par le paludier qui va attendre un peu avant de récolter du sel car la pluie s’est invitée cette nuit , mais tout cela est normal et salutaire après un mois de soleil ininterrompu …