Sacrées hormones !

Alors qu’en ce moment, l’on ne cesse de parler de particules  pathogènes  , les oiseaux, eux , sont submergés de substances chimiques tout aussi microscopiques mais avec un effet beaucoup plus positif !

Enfin pour la reproduction ! car l’excitation provoquée par leurs hormones a pour conséquence des attitudes parfois surprenantes !

Aujourd’hui , alors qu’un arrivage massif de sternes pierregarin égaye le ciel , je constate que la reproduction de mes chers volatiles enclenche des scènes parfois belliqueuses :

Entre les individus d’une même espèce, je vous l’ai déjà dit et montré:

mais également inter-espèces ,  il est fréquent de voir de l’agressivité venant surtout des avocettes ( au bec pourtant bien inoffensif !)envers tout ce qui vit : échasses, poule d’eau, tadorne et …colvert:

d’autres scènes, qui sont censées être romantiques, ressemblent plutôt à des viols, comme ces tadornes ( mais beaucoup d’anatidés ont la même façon de procéder )  :

La femelle tadorne, après l’acte « d’amour » semble vouloir se purifier car elle effectue un long nettoyage .

Mais le plus drôle qu’il m’ait été donné de voir ces derniers temps, c’est le comportement un peu « narcissique » ou « déviant », à vous de voir, de ce mâle d’avocette .

En effet l’excitation liée aux hormones étant tellement forte qu’il a confondu sur le miroir de l’eau, son reflet avec une partenaire !Je n’ai pas tout filmé, mais seulement la fin d’une parade ( un peu lointaine désolé ) qu’il effectue autour de son image dans l’eau et tente, ensuite vainement, de s’accoupler avec cette partenaire « virtuelle » .Bien évidemment il a du mal à tenir !

Ces scènes sont observées par les très jolies gallinules poules d’eau un peu dubitative :

et par le paludier qui va attendre un peu avant de récolter du sel car la pluie s’est invitée cette nuit , mais tout cela est normal et salutaire après un mois de soleil ininterrompu …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paludier triste !

Cela est certainement très surprenant, mais le paludier qui se croyait un peu asocial , se trouve  mélancolique devant l’absence de présence humaine sur la saline !

Certes la vie animale est venue en grand nombre m’apporter du réconfort , mais elle a beau pratiquer les plus belles danses , entonner les plus beaux chants , ou s’enlacer avec la plus grande tendresse , je reste un peu orphelin de mes amis bipèdes  .

Il me manque ces échanges sur le marais avec ceux  de mon « espèce ». Ceux qui parviennent, en regardant les trésors de la saline, à faire briller leur regard , de sorte que les  étincelles que j’ entrevois dans leurs yeux  illuminent les miens en retour .

Alors pour atténuer cette impression de manque et peut être pour transporter certains visiteurs virtuels dans la magie du printemps sur le marais , je vous envoie quelques images …

A marée haute :

Comme vous pouvez peut être le constater, il y a beaucoup d’oiseaux sur le marais , certains migrateurs de passage, comme la spatule toute ébouriffée :

ou en train de passer, comme me l’a fait remarquer mon fils Elwyn, le « détecteur de métaux « , pour attraper en l’occurrence des crevettes menues :

D’autres migrateurs en transit sont tout aussi beaux, telles ces barges à queues noires arrivées dès l’automne et changeant de plumage jusqu’à s’empourprer:

ou ces courlis corlieux, que l’on nomme aussi les avrilleaux, car ils passent souvent en avril :

Mais bien sur un marais salant, n’aurait pas d’âme si mes jolies demoiselles noires et blanches , n’y venaient pas élever leurs petits .

Cette année , on peut dire que les avocettes  ne se sentent pas obligées de respecter les gestes « barrières  » car elles se sont regroupées  en masse ! près de 160 !

très bruyantes , elles se chamaillent pour profiter, les premières, des petits îlots que j’ai confectionné cet hiver :

Tous les ans j’assiste aux même scènes splendides et peut être suis je un peu redondant et lassant, car je vous relate les mêmes événements , cependant je ne m’en lasse pas et donc j’espère que vous aussi !

Voila donc la parade de l’avocette :

Le mâle tourne autour de la femelle docile en l’aspergeant d’eau pendant de long moment :

puis finalise et termine par un petit bisous  :

 

Lorsque le couple est soudé, il faut trouver un lieu pour construire le nid douillet :

Arrivées un peu plus tard sur le marais ( elles viennent de plus loin : Afrique ), les échasses paradent de façon identique mais  sont vraiment les plus gracieuses avec leurs très longues pattes  :

 

 

et le bisou final est vraiment classe !

Une autre copine à plumes, la mouette rieuse,  vient nicher elle aussi et on peut vraiment comprendre l’expression  » se voler dans les plumes  » alors même qu’elles n’ont pas a subir les contraintes du confinement !…

Bon encore une fois ,  j’espère que vous supportez tous les contraintes actuelles et que ces quelques nouvelles de mon lieu de travail vont vous aider à rêver …

Une dernière chose, toutes les photos et vidéos ont été réalisées des nouveaux observatoires en roseaux que j’avais confectionné pour vous .

Bientôt , le confinement terminé, vous aurez le loisir, si vous le souhaitez, de vous « enfermer » dans ces espaces pour admirer le peuple libre .Peut être les poussins seront ils nés, espérons qu’ils ne soient pas envolés …