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La récompense !

Comme vous le savez déjà, le sel est arrivé et malgré quelques interruptions dues à la pluie ( 7 mm hier notamment et 25 mm il y a quelques jours ), la récolte commence !

Au début, le sel ramassé était trop gris et teinté de rouille ( oxyde de fer ), ce qui est normal lors d’ une remise en état , puis peu à peu, il s’est éclairci . Bien sûr il reste gris, c’est un gage de qualité et d’artisanat,  mais il a fiere allure sur les ladures et enjolive le marais salant  qui retrouve sa raison d’être .

saline de truscat oeillets et selIl y a quelques améliorations encore à apporter pour que ce marais soit plus productif et plus esthétique, mais c’est surtout la nature qui, en mettant des petites touches de couleur verte sur les digues grâce à la végétation, va faire le gros du boulot !

oeillets et sel et las

 

sel de truscat juillet 2017

Et vu d’en haut grâce à Christophe Charron aujourd’hui : merci à lui !

photo de christophe charon du haut retouchée

photo de christophe charon du haut retouchée_modifié grossieD’un peu plus près !

On voit bien que le fer du sol , en rencontrant l’eau salée, s’est oxydé!

Sinon, coté « piafs »,  la saison de reproduction est passée, mais des avocettes retardataires sont encore à élever leurs poussins, attention si vous passez par là !!

De nombreuses échasses juvéniles nées cette année sur le marais salant de Truscat ont pris leur envol et sont repérables par rapport aux adultes, grâce à leur plumage plus marron et leur cri plus proche du « gazouillis  » !

échasse blanche juvénile 2017 truscat

Leurs pattes sont également plus jaunes sale qu’oranges .

Ils sont d’une telle vivacité,  lorsqu’ils s’alimentent,  qu’il est très dur de faire leur portrait !Ils ont raison car dans quelques semaines, ils leur faudra parcourir des milliers de kilomètres et une bonne réserve énergétique leur sera nécessaire .

Les jeunes tadornes n’ont malheureusement pas eu cette chance, car j’ai vu au moins l’un d’entre eux dans la gueule du renard !

Telle est la dure loi de la saline …

 

Enfin la récolte !!

Après quelques jours d’attente interminable, l’or blanc est enfin arrivé !

L’émotion de la première récolte a été partagée par une trentaine de personnes qui nous suivent sur internet ou qui  ont eu vent de la bonne nouvelle par d’autres biais .

Certes la récolte n’est pas abondante et le sel plutôt gris, mais pour une première prise, tout cela est normal et encourageant .

1ère récolte de sel 2017 truscat

 

D’ici quelques jours une trentaine de petits tas de sel égaieront la saline de Truscat qui n’avait pas vu cela depuis plus d’un siècle et je remettrais quelques photos du décor !

En attendant et parce que les oiseaux sont toujours dans mon esprit je vous montre quelques poussins qui sont nés cette semaine sur le nouveau marais salant de Truscat .

Tout d’abord les adorables poussins d’échasse :

échasses poussins

et leur papa :

échasse adulte truscat

puis ceux des splendides tadornes de belon :

 

Voila, la nature reprend doucement ses droits et je vous invite à venir à petits pas respectueux découvrir ce qui est pour moi, un paradis !

à bientôt !

 

RÉCOLTE IMMINENTE ET AVOCETTES !

Grace au temps clément de cette semaine, le Nacl est enfin apparu !!

Certes en trop petite quantité pour être récolté mais demain ou après demain si le temps se maintient la fleur devrait être au rendez-vous !

Pour le moment je contemple les milliers de petits diamants qui scintillent et aussi mes magnifiques copains à plumes qui commencent à arriver .

15 couples  d’avocettes couvent et de nombreux poussins d’échasses se baladent dans le marais ! si vous passez par la, vous ne pouvez les manquer tellement ils sont bruyants !

Petit lien de la parade d’avocettes filmés hier sur le marais salant:

1ere avocettes à truscat juin 2017

Il y a aussi une famille de tadorne avec 6 poussins qui grandissent depuis 10 jours, trois couple de rousserolles, un couple de poule d’eau, etc …

Je ne fais pas qu’observer la faune ou la flore , j’essaie d’optimiser l’évaporation de la saline en comblant les fars ( bassins de chauffe ) trop creux .

Si vous voyez en bordure du marais,  de grands trous, ils ont servi de »carrière » afin de remplir des zones creuses qui ne permettent pas d’avoir une faible épaisseur d’eau ( max 2 cm ) .

S’il y a trop d’eau, le soleil a plus de travail pour chauffer cette masse, et donc l’évaporation se fait moins vite ! la productivité est donc moindre .

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Il faut aller chercher l’argile avec la brouette et aménager un »chemin de roule » pour ne pas s’enfoncer !

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Ensuite l’argile est dispersée et je taperais dessus pour l’aplanir .

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L’année prochaine, le marais sera plus efficace d’autant que l’argile sera saturée de sel .

Autre tache, aujourd’hui Audrey et moi sommes allés récupérer des ardoises à Carhaix afin d’aménager le « sentier » pédagogique et ainsi comme à St Armel inscrire sur ces ardoises des informations sur la saline : la façon de récolter, la faune et la flore ( photos sur la page facebook des amis de la saline) .

Comme le sel arrive, il est temps de penser à l’aspect commercial et de « lancer » l’impression de nouvelles étiquettes !

Si vous avez des idées pour la conception ou le titre, nous sommes preneurs !merci à vous  !

 

 

 

 

Œnanthe et butineuses

Pendant que les poussins d’échasses ( nés le 19 Mai comme prévu !) vaquent à leurs occupations, que des couples d’avocettes ont trouvé « enfin » le chemin de la saline ( plus de 10 cples) et que le soleil fait rapidement son travail d’évaporation de l’eau salée du marais, j’en profite pour vous montrer mes ruches, installées sur le marais,   peuplées de petites copines butineuses.

rucher de la saline
rucher de la salineLes pluies précédentes et la chaleur permettent aux plantes à fleurs de produire du nectar .

Sur la saline il y a peu de plantes nectarifères ( dans quelques mois il y aura quelques asters et statices )et c’est donc sur les prairies jouxtant le marais que mes apis melifera vont aller chercher leur trésor, et principalement sur les champs d’œnanthe safranée .

abeille bretonne sur oenanthe

On reconnait l’abeille noire bretonne à sa « robe » marron unie et des métissées ( italo-noires, …)à leurs abdomens teintés de jaune les faisant un peu ressembler ( pour les novices ) à des guêpes .

abeille hybride sur oenanthe

Après cet aparté revenons au sel !depuis quelques jours comme je le disais en introduction, le soleil a refait son apparition et il a pour effet( avec le vent ) de permettre,  grâce à l’évaporation,  l’apparition du chlorure de sodium .Mais avant la formation de ce sel, des réactions chimiques vont s’opérer dans l’œillet et sont un préambule indispensable .

C’est ce que j’observe actuellement et ce qui conduit à me faire espérer une récolte très prochaine !

D’abord, il y a la formation du chlorure de calcium:

calcium
calcium

Il forme une croute dure et vue de près, il y a plein de petites aiguilles .

A gouter, cela est assez fade et granuleux .

calcium de plus loin
calcium de plus loin
croute de calcium
croute de calcium

Viens ensuite le chlorure de magnésium :

chlorure de magnésium
chlorure de magnésium

 

Si l’on goute celui ci, il est poudreux et amer et forme comme des cristaux de sodium sur l’argile ou comme la fleur de sel, celui ci, peut flotter .

Bref « cela sent bon « , mais tant que le sel n’est pas récolté, ne nous réjouissons pas trop vite car la pluie peut arriver du jour au lendemain et faire reculer le processus de cristallisation .

Autour de la saline

Aujourd’hui, j’avais envie de m’attarder sur les milieux très préservés qui entourent le marais salant. Ceux-ci sont en ce moment splendides car très colorés de mille fleurs. Ce sont les prairies bordées de haies d’ormes, de chênes, de frênes. . .

crépides
crépides

Ces prairies, principalement humides, sont riches de biodiversité car, comme le marais salant, et contrairement à ce que pensent certains, elles sont gérées par des paysans .

Celles-ci  sont, soit pâturées par des chevaux ( du centre équestre et privés ), soit par des moutons et de chèvres ( d’un agriculteur, Denis Rouillé ).

 

chevaux du centre équestre
chevaux du centre équestre

039Si ces prés étaient à l’abandon et non exploités en extensif par des agriculteurs respectueux, ils se fermeraient et n’offriraient pas autant d’attrait aux multiples espèces florales puis aux insectes, et notamment les butineurs . . .

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Regardez ces splendides Asphodèles ou ces champs d’œnanthe si prisées par les abeilles, entre autres .

abeilles sur oenanthe
abeilles sur œnanthe

abeille sur oenanthe

Attention aux prédateurs !

araignée tomise sur oenanthe

Tout ça pour dire que l’homme peut avoir un rôle positif et que je remercie les paysans qui, par le maintien de leur élevage extensif, permettent de maintenir des milieux féeriques .

orchis à fleurs laches
orchis à fleurs lâches

Autre avantage et pas des moindres, ces prairies filtrent toutes les eaux, parfois polluées et comme elles entourent mon marais, j’ai moins de risque qu’une eau de mauvaise qualité ne le pénètre .

lychnis fleur de coucou
lychnis fleur de coucou

Naissances !

Depuis deux jours, un événement somme tout banal mais très réconfortant pour moi est arrivé : la naissance de canetons de colverts !

canard colvert,cane et ses poussins

Ces petites boules de plumes adorables côtoient dorénavant une dizaine d’échasses, dont un couple qui couve depuis hier ses 4 œufs .

échasse accouplement

Dans 23 jours, si aucun prédateur, ne passe par là, ces graciles volatiles verront le jour : venez voir le 19 Mai la saline de Truscat et peut être aurez vous la chance de les admirer .

échasse poussin saint armel

Plusieurs couples de tadornes séjournent aussi et je suis quasi-certain que d’ici peu nous verrons s’ébattre de jolies familles de ces splendides anatidés !

tadorne de belon couple dans obione

Pour le moment , les sternes et avocettes n’ont pas découvert ce paradis mais bien sur je ne désespère pas de les voir arriver même si c’est pour une ponte secondaire en juin ou juillet .Rien n’est perdu !

Comme je l’avais dit précédemment , la récolte de sel aurait pu s’opérer précocement, cependant la pluie ( comme je le redoutais )semble arriver et va certainement décaler ( durablement ?)l’arrivée de l’or blanc !

Ce n’est pas grave pour le moment et en plus cela me laisse davantage de temps pour admirer mes amis à plumes et pour parler avec vous si vous allez vous perdre par chez nous …

A bientôt

L’eau tourne !

Voila maintenant 8 mois que, petit à petit, je modèle l’argile du marais de Truscat :  j’ai monté les « ponts », « bénné » les fars, les adernes et les oeillets, déplacé l’argile des buttes jusque dans les trous et arrive le moment ou l’eau salée de la vasière va pouvoir emprunter le chemin que je lui ai préparé .

Grace à la légère pente des bassins l’eau va se promener doucement et commencer son évaporation sous l’action combinée du vent et du soleil .

C’est donc parti !

Le temps favorable de ces jours ci , me fait rêver à une récolte très précoce, elle serait bienvenue car je n’ai plus de fleur de sel ( de St Armel )à vendre !!

saline de truscat d'un arbre

 

 

 

 

 

 

 

Néanmoins, la logique voudrait que la récolte s’opère plus tardivement  et il serait bien étonnant qu’une petite pluie ne s’invite pas au cours du printemps !

En attendant je ne reste pas les bras croisés car il me reste tout de même à finaliser les fonds  et à réaliser le tour des œillets . Le tour d’œillet est une zone surcreusée d’1.5 cm autour des œillets  qui permettra une meilleurs évaporation grâce au circuit de convection qui s’opérera .De plus il sera plus aisé de « cueillir » la fleur de sel dans cette partie ensuite .

Comme vous devez vous en douter je suis également aux aguets concernant l’arrivée de mes amis à plumes ! Dans ce cadre idyllique, je suis impatient que la faune s’installe et il faut reconnaitre que ,pour le moment, elle se fait désirer !

Je sais que la nature va reprendre ses droits mais j’aurais plus d’entrain pour terminer mon travail si j’étais accompagné d’autant d’oiseaux qu’à Saint Armel !

Pourtant si je me remémore, justement, ce qui s’est passé à Lasné, les oiseaux ont pris plusieurs années pour adopter le marais .

De plus la nourriture disponible va s’accroitre de façon exponentielle …

Sinon un couple de migrateur s’est posé sur mes digues, ce sont des traquets motteux  qui semblaient trouver de nombreux insectes sur l’argile, il n’y feront qu’une courte halte .

Et pour finir, si comme eux,  vous voulez passer, vous êtes les bienvenus  !!

 

 

traquet motteux femelle

traquet motteux mâle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fusée du marais

Après les frimas, la pluie s’invite ce vendredi et me permet, pour cause d’oisiveté passagère, de poster ces petites observations d’ êtres que je chéri .

Ce sont les plus petits canards d’Europe  qui sont entre 50 et 250 dans la vasière 2 de la saline .Ce bassin est recouvert de salicornes annuelles, qui en hiver, relarguent quantité de graines dont sont friands ces graciles anatidés .Les sarcelles, car c’est d’elles dont il s’agit, viennent au gagnage principalement la nuit où au crépuscule (à la passée), sauf durant les grands froids ou leurs plus grands besoins de nourriture les poussent à venir se restaurer le jour .

sarcelle d'hiver dans salicornes

Les mâles sont( sauf en été ) , comme la plupart des canards, beaucoup plus colorés que les femelles, en livrée brune,  qui ont besoin de discrétion lors de la couvaison .

sarcelle d'hiver s'étirant l'aile

Toujours aux aguets et très nerveux, ils communiquent par un délicieux sifflement métallique et peuvent brutalement quitter les lieux s’ils voient un prédateur (ex: busard des roseaux ) ou un danger potentiel .

Les images sont prises d’assez loin pour ne pas les effaroucher et qu’elles n’aillent se jeter dans la gueule du loup (comprenez les chasseurs …).

dans cette autre séquence, on peut voir leur méthode d’alimentation qui consiste à basculer pour atteindre les graines ( ou animalcules) du fond , c’est ce qui différencie les canards de surface,  des canards plongeurs ( ex : fuligules ).

Dans quelques semaines ils quitteront la saline pour aller nicher en marais doux au nord de l’Europe et je serais au RDV cet automne pour admirer de nouveau ces petits bolides aériens .

Glace dans les marais

Alors que l’hiver fige les eaux pourtant salées de la saline, je vous montre quelques images de ce qui ressemble, ma fois, de plus en plus à un marais salant !

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Perché sur un pin, à 20 mètres, j’ai une vue panoramique extraordinaire, malheureusement la technique à du mal à suivre et à vous restituer la splendeur des lieux

Si tout va bien dans deux mois, après avoir recreusé les fars, adernes et œillets, la saline sera précocement terminée et prête a accueillir les rayons de soleil printaniers .

Mais il ne faudrait pas que le gel perdure trop car je perd du temps à casser la glace  !!

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Érection du totem

C’était un moment intense aujourd’hui sur la saline. Grâce à deux amis, l’un sculpteur de talent (Philippe Scherrer), et l’autre, amoureux des arbres (Ronan Le Dirach), expert dans le maniement du manitou, nous avons érigé un hommage à notre mère nature.

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Ce totem, est également dressé fièrement pour saluer les donateurs qui ont permis la restauration de la saline.

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Endormi depuis plusieurs semaines, il avait hâte de pouvoir poser son regard sur le marais, plein ouest…

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Dans la foulée, nous avons profité de la présence de la machine pour installer de gros fûts de Douglas afin de constituer la passerelle d’accès qui mènera à la saline.

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L’étroitesse des lieux a constitué un défi que Ronan a su surmonter avec adresse.

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L’émotion était grande à admirer notre totem  tourné vers le couchant, car il symbolise,  pour nous,  cette alliance entre les forces de la nature et la sagesse humaine .

Puissions-nous être digne des valeurs qu’il véhicule …