Archives de catégorie : Nouvelles fraîches

La bête noire du marais

C’est un animal quelque peu mystérieux qui fréquente la saline de Truscat, il n’est que très rarement observé ,  malgré sa forte corpulence .D’ailleurs nous ne soupçonnerions pas sa présence si il ne laissait derrière lui quelques traces remarquables et parfois agaçantes !sanglier à truscat

Hé oui cet animal grégaire, c’est le sanglier où bête noire ( où rousse ), il vient quasiment toutes les nuits et cherche, en vain, dans l’argile quelques vermisseaux !  le problème pour lui, c’est que cette argile pure,  fraichement déposée sur les digues est vierge, pour le moment, de vies consommables .En attendant il laboure et passe sans autorisation sur mes bassins fraichement bennés et à de la chance que je n’aime pas le saucisson de cochon !!!… passage de sangliers dans les oeillets

Sur cette photo, une dizaine de sangliers est passé dans les futurs bassins de récolte !

trace de sanglier dont les gardes ont bien marqué

C’est une trace bien reconnaissable dans l’argile avec ses gardes bien imprimées qui ne laisse aucun doute sur son propriétaire !

D’autre vies, plus discrètes, commencent à apparaitre dans ce sol « lunaire » et  permettent d’imaginer une future saline verdoyante .Ce n’est d’ailleurs pas sans émotion que nous avons pu admirer les premières spergulaires qui, malgré des conditions très difficiles, s’implantent et inaugurent le lieu .

spergulaire

spergulaire sur digue d'argile Bientôt d’autres halophiles coloniseront l’argile et petit à petit créeront par leur présence un écosystème favorable à d’autres espèces plus exigeantes .

Bref, soyons patients, la nature reprend ses droits et lorsqu’elle collabore avec l’homme cela peut être surprenant …

En parlant d’homme, de mon coté, je continue à élaborer le sinueux parcours de l’eau et comme il ne me semble pas vous avoir parlé de la façon de construire les ponts( petits talus ) de saline, je vais tenter de vous expliquer la méthode utilisée :

Tout d’abord, j’installe des cordeaux afin de faire des ponts droits, ensuite j’ourdis, c’est à dire, que je lève un peu de terre pour délimiter les diguettes :

ourdis

Quand les bords sont suffisamment secs après quelques jours ou quelques semaines s’il pleut , je remplis les ponts  :

galpont

Voilà, quand les ponts sont fait, il faut faire les fonds et benner pour établir les niveaux, et ça c’est pas le plus facile …

 

 

Frayeur sur la saline !

Ne vous inquiétez pas, malgré ce titre racoleur,  rien de grave ne s’est passé ! Simplement des scènes de vie que j’observe quotidiennement et que j’aime partager.

Aujourd’hui des cris de barges affolées et de superbes envols, ont attiré mon attention et suspendu provisoirement mon travail afin de réaliser quelques clichés sur le vif.

Je vous montre les images et pendant ce temps, je vous laisse deviner ce qui a occasionné ce dérangement :

barges-en-vol

barges affolées

Quelques instants plus tard, le danger passé, tout le monde se repose le cœur battant !

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Hé oui, c’est un prédateur volant, en occurrence un rapace des zones humides : le busard des roseaux qui a pour technique de chasse d’apeurer les oiseaux et ainsi de sélectionner celui qui est affaibli. C’est un épurateur, les oiseaux le craignent mais au final, il évite la propagation des maladies et donc des épidémies !

busard-des-roseaux

Pour se détendre après tant d’émotions, allons voir ceux qui pâturent régulièrement sur le pré jouxtant la saline :

chevreuils

Maman, papa et petit chevreuil !

faon-de-chevreuil

Longue vie à toi et « fais gaffe  » aux chasseurs !

Sinon, les travaux de la saline avancent bien et malgré les averses, j’ai fini de benner les œillets et d’évacuer l’argile dans les bassins trop creux :

tas-dargile

evacuation-argile-des-oeillets

Il reste, bien sûr, beaucoup de travail, et avec les conditions climatiques moins favorables, cela ne va pas avancer aussi vite…

A bientôt !

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Le geai d’eau !

Un petit post pour une observation que je fais, maintenant depuis un bon mois: d’innombrables geais des chênes traversent mon marais du nord au sud et du sud au nord, continuellement,  afin de s’approvisionner en glands .

Comme cette année, les chênes pédonculés en ont très peu, les oiseaux se rabattent sur les chênes verts abondants sur la presqu’ile de Truscat et pourvus de belles quantité de graines .

Alors, inlassablement, ces splendides corvidés, aux plumes bleues, font des réserves pour l’hiver et comme ils vont en oublier, ils deviennent de véritables forestiers depuis des générations .Ont leur doit très certainement les beaux peuplement de chênes verts de Truscat .

geai

geai transportant des glands
geai transportant des glands

Ont peu remarquer sur les photos que le geai ne transporte pas qu’un gland, mais qu’il en cache, comme le hamster,  dans sa « gorge » .

Tout cela peut paraitre anodin, mais ces oiseaux craintifs et braillards ne sont  que très rarement observés en « pleine eau », euh à découvert ( habituellement ils passent d’arbre en arbre dans les frondaisons )et ici on les voit risquer leur vie, car si un faucon pèlerin ( très présent dans le coin ) voit leur manège, ils risquent fort de passer un mauvais quart d’heure !

Chantier participatif du samedi 22 octobre 2016

C’est sous une tempête de ciel bleu que le premier chantier participatif s’est déroulé,   une douzaine d’apprentis paludiers ont ainsi pu découvrir en avant première le site majestueux du marais de Truscat .

Les boyettes étaient prêtes et fraichement emmanchées pour la circonstance :

les boyettes

et elles étaient accompagnées d’un bel instrument fabriqué par un des bénévoles amis (Philippe Scherrer), un kamelengoni, sorte de harpe africaine,  qui s’amusait à jouer toute seule, avec le vent assez sensible,  de ce bel après -midi .

C’est donc armé de nos pelles de marais que nous avons accédé , un peu difficilement il est vrai, à la vasière afin de réaliser les ilots tant attendus par nos protégés à plumes .

passage délicat sur une planche "rebondissante" !
passage délicat sur une planche « rebondissante » !

La vasière , malheureusement partiellement vidée ( je n’ai pas eu le temps de la vider entièrement, ce qui a compliqué sensiblement les choses !), a été le théâtre d’un jeu de pelle inhabituel .

Je vous laisse regarder le petit montage vidéo conçu dans la hâte par Philippe mais qui devrait vous donner un aperçu de l’ambiance qui régnait :

Pour ceux qui se poseraient des questions,  le film montre au début,  un amas de troncs, sans rapport avec le chantier, mais qui va permettre prochainement de confectionner une passerelle pour accéder plus facilement à la saline et un totem en hommage à la nature et où les noms des souscripteurs seront gravés .

Voila donc,  quelques œuvres admirablement conçues ( même par quelques enfants courageux !), chaque ilots a été identifié et un nom lui a été attribué, ce qui permettra, à ceux qui ont travaillé durement,  de recevoir des nouvelles de leurs locataires, ils deviendront, ainsi , parrains assurément au printemps prochain !

ilot marmoton

046 045 043

Quelques courageux travailleurs de force :

Arthur et papi réalisant l'ilot: appelé ilot surprise
Arthur et papi réalisant l’ilot: appelé ilot surprise
construction de futurs grands parents qui ont nommé leur ilot, ilot marmoton !
construction de futurs grands parents qui ont nommé leur ilot, ilot marmoton !
les artistes Morgane et Aourégan créant l'ilot "utopia"
les artistes Morgane et Aourégan créant l’ilot « utopia »

Tout cela s’est terminé par un copieux et délicieux gouter réalisé par ma maman et mon papa, merci à eux d’être toujours présents et de me soutenir …

gouter avec far, roulé au chocolat et boisson chaudes ou froides accompagné de la Kora de phil
gouter avec far, roulé au chocolat et boisson chaudes ou froides accompagné de la Kora de phil

Voila! il me reste à remercier chaleureusement tous les amis des oiseaux et de la nature, venus m’aider à rendre la saline encore plus attractive pour l’avifaune du golfe .

 

 

 

Mes compagnons de labeur

Depuis plusieurs semaines, j’ai la chance d’avoir pour musique de fond rythmant mon travail,le chant des milliers de bernaches et canards siffleurs .

Ils s’entendent particulièrement bien quand la mer vient lécher la digue de front de mer qui protège ma saline et je n’ai pas résisté à la tentation de vous offrir une portion de leur prestation  :

et comme je partage tout avec vous, je vous montre le bennage des œillets à fleur d’eau ( afin d’être le plus horizontal possible )que j’effectue en ce moment.

Comme je n’utilise aucune machine bruyante, je ne dérange aucunement les artistes et peux profiter pleinement du concert :

 

Chantier participatif

Avis aux amoureux des marais et des oiseaux, un chantier participatif est organisé samedi 22 octobre de 14h à 18h pour réaliser de petits ilots sur la vasière du marais salant .Des pelles seront disponibles, mais par mesure de prudence ( au cas ou nous serions trop nombreux !), essayer d’apporter les  vôtres .

Bien sur les bottes sont conseillées …

Chacun ou chaque famille pourra réaliser un ilot et recevoir ensuite des nouvelles, au printemps, des oiseaux les ayant trouvés à leur gout pour nicher .

Vous pourriez ainsi être le parrain de petits chevaliers gambettes :

petits chevaliers gambette et leur maman
petits chevaliers gambette et leur maman

ou de petites échasses :

echasse-blanche-et-petits-tendresse

ou avocette:

avocette-et-petits-grand-angle

peut être de poussins de  sterne :

sterne-pierregarin-et-petit-coucher-de-soleil

et pourquoi pas de bébés mouettes:

mouette-rieuse-et-ses-trois-petits

En conclusion, cela vaut vraiment le coup de venir leur bâtir des hôtels 5 étoiles,et au printemps, ils sauront vous remercier en faisant briller vos yeux d’émerveillement !

Ah j’oubliais! un gouter sera offert aux travailleurs, mais bien sur vous pouvez également apporter des douceurs à partager …!

Saline vue par un oiseau

Un drôle d’oiseau vient parfois et tel un condor utilisant les thermiques tournoie au dessus du marais, il ramène dans ses serres des images splendides qui font pardonner sa présence un peu bruyante ( d’autant que ce n’est pas souvent ).

L’animal nous a aimablement largué quelques clichés dans le but de nous en délecter et c’est avec plaisir que nous les partageons !

photo-charron-3

marais de Truscat photo Christophe charron
marais de Truscat photo Christophe charron

photo-charron2

photo-charron4

photo-charron6

L’oiseau vous permet de voir l’avancée des travaux et le dessin des 16 premiers œillets. Les couleurs rouille sont dues à l’oxyde de fer contenu dans l’argile et relargué dans l’eau des bassins.

Merci Christophe Charon d’Imag’air !

Chaussage des œillets

Le chaussage est un terme utilisé par les paludiers, c’est l’action de remettre en état les œillets et surtout les fonds d’œillet. Il se fait très souvent en équipe sous la conduite d’un « maitre chausseur » ! Comme je suis tout seul, je fais ce que je peux …

Avec ma boyette (pelle), je benne les fonds d’oeillets à fleur d’eau, pour qu’ils soient le plus plats possible. Puis l’argile retirée, est ensuite acheminée grâce à une brouette dans les zones où elle manque (trous, zone trop creuses , pont à charger ).

ho la jolie "nouvelle" brouette !!
ho la jolie « nouvelle » brouette !!
œillets partiellement bennés
œillets partiellement bennés

Pour décaisser parfaitement les fonds, le vent doit être nul afin qu’il ne pousse pas l’eau, car c’est elle qui  donne le niveau .

Ensuite, quand les fonds seront plats, il faudra les labourer et amigailler l’argile (la répartir). Au printemps, les mottes d’argile se seront ameublies sous l’eau et il sera possible des les aplatir, mais seulement quand le sel apparaitra dans les œillets afin qu’il lie l’argile (comme une colle ). Un jour ou deux après, la récolte de sel peut s’opérer .

Mais avant de vous montrer cela, de nombreuses brouettes pleines d’argile auront été retirées…

Sinon, coté Piafs ! Mes amis sont encore peu nombreux ! Cela est normal, il leur faut un peu de temps pour s’habituer au changement,  5 bécassines s’étaient tout de même arrêtées et semblaient danser de joie devant un si bel espace .

becassine dansant

 

Digue blessée

Après des marées de vives eaux accompagnées d’un vent de Noroît, la digue de front de mer, à force d’être léchée, a perdu une partie de son argile…

Digue de front de mer abimée par vives eaux
Digue de front de mer abimée par vives eaux

Il était urgent, avant l’hiver de la réparer car autrement tout le travail mécanique et manuel n’aurait servi à rien !!

Donc, malgré les finances réduites, une commande de 14 tonnes de moellons de granit d’Elven est arrivée sur les bords de l’étier bordant la saline.

gros tas de moellon de granite devant la saline
gros tas de moellon de granite devant la saline

Le problème est que pour acheminer ces pierres de 40 à 50 kg chacune en moyenne, il y a 150 m à parcourir… et l’autre problème est qu’un étier empêche de passer en brouette ! Donc …

Solution : utiliser une barque pour porter les pierres au bon endroit !

barque remplie de moellon de granite
barque remplie de moellon de granite

Oups ! Barque un peu trop chargée !!!

Oups !! barque peut être un peu trop chargée !
Oups !! barque peut être un peu trop chargée !

Après quelques allers et retours contre le courant, un début de réparation. Il reste encore quelques tonnes à mettre en place…

début du pansement de pierre pour la digue de front de mer
début du pansement de pierre pour la digue de front de mer

Bref, le paludier travaille avec la nature mais celle ci lui fait comprendre,  par petites notes  délicates,  que c’est elle qui commande à la fin !!!…

la mer a abreuvé la vasière

La mer a enfin trouvé son chemin dans l’étier autrefois obstrué,  pour « nourrir » le plus grand bassin du marais salant. La vasière ainsi embellie montre fièrement les ilots qui ne manqueront pas d’accueillir une multitude d’emplumés nicheurs au printemps .

l'étier rempli par la mer
l’étier chemin de l’eau jusqu’à la vasière
la vasière et ses ilots
la vasière remplie et ses trois ilots

Un deuxième bassin de même surface ( 3 hectares ) jouxtant la vasière, mais plus sauvage et couvert de salicornes a été également inondé. Il va être très apprécié des oiseaux, notamment des sarcelles d’hiver qui adoreront consommer les innombrables graines de salicornes et de soudes maritimes .

la deuxième vasière couverte de salicorne
la deuxième vasière couverte de salicorne

Du coté de la saline, avant que l’eau des réserves ne s’écoule dans le labyrinthe de bassins, y’ a du boulot !!!  Tout d’abord dessiner les œillets, construire les galponts (petites diguettes de séparation entre les œillets ) et ensuite benner les fonds afin de les aplanir parfaitement et de créer une pente avec les fars (bassin de chauffe du circuit ). A raison de 10 cm d’argile à enlever sur plus de 2000 m2, ce sont plus de 200 tonnes d’argile qui doivent être retirées à la boyette ( pelle à bras ) et transportées à la brouette.

galponts construit et bennage en cours
galponts construit et bennage en cours
argile à retirer des futurs oeillets
argile à retirer des futurs œillets

Cela prend donc forme lentement et chaque minute passée je pense à me pincer pour être sûr que je ne rêve pas et que ce paradis sur terre est bien ma saline …

à bientôt !