Cela est certainement très surprenant, mais le paludier qui se croyait un peu asocial , se trouve mélancolique devant l’absence de présence humaine sur la saline !
Certes la vie animale est venue en grand nombre m’apporter du réconfort , mais elle a beau pratiquer les plus belles danses , entonner les plus beaux chants , ou s’enlacer avec la plus grande tendresse , je reste un peu orphelin de mes amis bipèdes .
Il me manque ces échanges sur le marais avec ceux de mon « espèce ». Ceux qui parviennent, en regardant les trésors de la saline, à faire briller leur regard , de sorte que les étincelles que j’ entrevois dans leurs yeux illuminent les miens en retour .
Alors pour atténuer cette impression de manque et peut être pour transporter certains visiteurs virtuels dans la magie du printemps sur le marais , je vous envoie quelques images …
A marée haute :
Comme vous pouvez peut être le constater, il y a beaucoup d’oiseaux sur le marais , certains migrateurs de passage, comme la spatule toute ébouriffée :
ou en train de passer, comme me l’a fait remarquer mon fils Elwyn, le « détecteur de métaux « , pour attraper en l’occurrence des crevettes menues :
D’autres migrateurs en transit sont tout aussi beaux, telles ces barges à queues noires arrivées dès l’automne et changeant de plumage jusqu’à s’empourprer:
ou ces courlis corlieux, que l’on nomme aussi les avrilleaux, car ils passent souvent en avril :
Mais bien sur un marais salant, n’aurait pas d’âme si mes jolies demoiselles noires et blanches , n’y venaient pas élever leurs petits .
Cette année , on peut dire que les avocettes ne se sentent pas obligées de respecter les gestes « barrières » car elles se sont regroupées en masse ! près de 160 !
très bruyantes , elles se chamaillent pour profiter, les premières, des petits îlots que j’ai confectionné cet hiver :
Tous les ans j’assiste aux même scènes splendides et peut être suis je un peu redondant et lassant, car je vous relate les mêmes événements , cependant je ne m’en lasse pas et donc j’espère que vous aussi !
Voila donc la parade de l’avocette :
Le mâle tourne autour de la femelle docile en l’aspergeant d’eau pendant de long moment :
puis finalise et termine par un petit bisous :
Lorsque le couple est soudé, il faut trouver un lieu pour construire le nid douillet :
Arrivées un peu plus tard sur le marais ( elles viennent de plus loin : Afrique ), les échasses paradent de façon identique mais sont vraiment les plus gracieuses avec leurs très longues pattes :
et le bisou final est vraiment classe !
Une autre copine à plumes, la mouette rieuse, vient nicher elle aussi et on peut vraiment comprendre l’expression » se voler dans les plumes » alors même qu’elles n’ont pas a subir les contraintes du confinement !…
Bon encore une fois , j’espère que vous supportez tous les contraintes actuelles et que ces quelques nouvelles de mon lieu de travail vont vous aider à rêver …
Une dernière chose, toutes les photos et vidéos ont été réalisées des nouveaux observatoires en roseaux que j’avais confectionné pour vous .
Bientôt , le confinement terminé, vous aurez le loisir, si vous le souhaitez, de vous « enfermer » dans ces espaces pour admirer le peuple libre .Peut être les poussins seront ils nés, espérons qu’ils ne soient pas envolés …